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Oussama Assaidi La nouvelle star  
actuel n° 98, vendredi 10 juin 2011
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Méconnu des Marocains il y a à peine trois mois, Oussama Assaidi s’est érigé après son excellent match contre l’Algérie, samedi 4 juin à Marrakech, en porte-drapeau des nouvelles ambitions du football national. Portrait.


***

Une infiltration aussi surprenante que rapide, un défenseur malmené plutôt deux fois qu’une, une légère déviation de la balle et un tir presque impossible vu l’angle mort dans lequel se trouvait le joueur, mais réussi.

Le résultat, un petit pont et but sur un gardien algérien qui n’a pas démérité mais qui n’a rien vu venir. L’un des instants les plus forts du match Maroc-Algérie (qui s’est soldé, rappelons-le pour le plaisir, par une écrasante victoire des Lions par 4 buts à 0 le samedi 4 juin à Marrakech), c’est bien celui où Oussama Assaidi a percuté, débordé, centré, amené vers de fausses pistes avant d’inscrire le quatrième et dernier but de la rencontre.

C’était à la 68e minute d’un match mémorable. Une rencontre où le tout fraîchement titulaire de l’équipe nationale, et son nouveau numéro 11, a brillé de mille feux. Il a fait montre d’une polyvalence à toute épreuve, d’une folle énergie… et d’un talent digne de Lionel Messi. Lors du Maroc-Algérie, il y a eu le but marqué, mais aussi des interventions d’une rare efficacité, des passes décisives et une combativité rarement égalée chez nos internationaux. Ailier gauche, il a surpris également par sa grande rapidité et sa capacité à déstabiliser ses adversaires, à travers ses passes et ses dribles à la brésilienne.

Ce n’est pas pour rien qu’il a été élu « l’homme de la rencontre ». A tout juste 22 ans, Assaidi a ainsi transformé avec brio son coup d’essai (c’est son premier match en tant que titulaire) en coup de maître. Qui est donc ce jeune sportif devenu d’emblée la plus importante découverte du sélectionneur national Eric Gerets, et qui incarne aujourd’hui le présent et l’avenir du Onze national ?

Assaidi nous vient d’abord de ce Rif si méconnu, même pour les Marocains que nous sommes, plus précisément de Beni Boughafer (près de Nador), où il est né un 15 août 1988. Assaidi nous vient surtout des Pays-Bas, où ses parents ont émigré.

Il y a fait son apprentissage du ballon rond (notamment à l’académie AZ) et, jusque-là, sa carrière. Celle-ci a été amorcée, en 2006, avec le FC Omniworld en première division. Deux saisons plus tard, il atterrit à De Graafschap puis, une année après, à SC Heerenveen, club où il brille actuellement.

Le tout s’est accompagné de nombreuses sélections en équipe nationale des Pays-Bas pour les moins de 20 ans. Mais Assaidi a toujours eu le cœur ailleurs et le regard tourné vers ce Maroc qui le faisait tant rêver.

Humble et talentueux

Dans un mélange d’arabe (qu’il connaît à peine, la langue de ses parents étant le rifain) et d’anglais, il nous explique qu’il n’avait qu’un souhait, « celui de pouvoir jouer pour le Maroc ». Et ce, alors que la fédération hollandaise s’apprêtait à le convoquer en sélection A. Mais un certain Eric Gerets est passé par là.

« C’est pour des joueurs comme lui que je me tape des kilomètres pour aller regarder les matchs des championnats en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Et, à chaque fois que je l’ai vu jouer, c’était l’homme du match. Et samedi soir, il n’a pas déçu, ni ses collègues ni ses compatriotes », nous confie le sélectionneur national.

Mais le pari n’était pas gagné d’avance pour Assaidi. En plus d’être un grand joueur, il a fait preuve d’une grande patience. Il a dû attendre sagement d’être convoqué, puis se contenter de quelques apparitions lors de ces deux dernières sélections, dont le match aller contre l’Algérie à Annaba. D’ailleurs, personne n’avait alors compris pourquoi le lion de Rekem (c’est le surnom de Gerets) l’avait fait entrer en jeu à la 87e minute.

C’est que le sélectionneur décelait déjà en son poulain cette capacité à renverser la vapeur et, peut-être, nous arracher ce nul si indispensable à l’époque. Faute de temps, le Rifain ne s’était pas illustré. Mais ce n’était que partie remise.

En attendant, la dĂ©route de l’équipe nationale ce jour-lĂ  n’avait d’égal que la joie du joueur d’avoir participĂ©. Il n’avait jouĂ© que cinq minutes.  « Mais j’étais comblĂ©. C’était une expĂ©rience formidable et exceptionnelle Ă  tous les niveaux.

Mon rĂŞve se rĂ©alisait », se rappelle-t-il. Une humilitĂ© qui jure avec l’attitude de bien d’autres jeunes prĂ©tendants. Ce fut le cas de Taârabt qui, la veille de la  « bataille » de Marrakech, apprenant qu’il devait rester sur le banc de touche, a prĂ©fĂ©rĂ© claquer la porte.

Gerets se plaît d’ailleurs à faire de la prestation d’Assaidi une leçon pour ce dernier. « J’espère qu’il a vu le match d’Assaidi contre l’Algérie. Ainsi il saura pourquoi il n’y avait pas sa place », affirme le sélectionneur.

Autant dire qu’Assaidi est désormais là pour jouer aux avant-postes. Et sa carrière dans le football ne fait que commencer. Des clubs prestigieux déclarent vouloir s’attacher ses services.

Au Pays-Bas, c’est le PSV Eindhoven qui a toutes les chances de l’emporter. Pour Assaidi, ce serait « une bonne transition ». Il y a aussi Anderlecht qui se tâte. Sans oublier la Juventus de Turin en Italie. Verdict au prochain mercato.

Tarik Qattab

Une victoire… enfin !


Il aura suffi d’un match pour que tout le pays retrouve le goût d’une victoire qui se faisait de plus en plus rare. Et celle-ci a suffi pour inciter des centaines de milliers de personnes à investir les artères et à chanter leur fierté d’appartenir à une équipe, mais aussi à un pays et… à un roi. Dans les coulisses du stade de Marrakech, même les ministres RNI, et non des moindres, ont laissé de côté leur cravate et leurs préoccupations concernant l’économie, l’agriculture, le tourisme et la jeunesse, pour laisser éclater leur joie.

Sur la corniche de Casablanca, on apprend que certains  « sabreurs » et autres voleurs Ă  l’arrachĂ© se sont posĂ©s en vĂ©ritable forces de l’ordre, s’arrangeant pour restituer les sacs et autres portables volĂ©s ce soir-lĂ  par des  « collègues » Ă  leurs propriĂ©taires.

Mais c’est à Oujda, la plus « algérienne » des villes marocaines, que les scènes de liesse populaire les plus spectaculaires ont eu lieu. Reste un bémol : dans l’esprit de nombre de nos concitoyens, le match a constitué un prolongement du conflit politique opposant les deux pays.

Partant, il n’était pas rare d’entendre des slogans pro-marocanité du Sahara ou contre le président Bouteflika. Dans cette même logique de politisation du sport, nous avons vu naître le « Mouvement du 4 juin », une parodie moqueuse du 20-Février. C’était oublier qu’un match de football, c’est d’abord et avant tout… une simple manifestation sportive.


- Bio express -

 

1988 Naissance à Beni Boughafer, près de Nador.

2006 Premier contrat professionnel aux Pays-Bas.

2011 Première sélection avec les Lions de l’Atlas.

2012 DĂ©part probable vers le PSV Eindhoven.

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