EditoNouvelle GénérationDossierEconomiePolitiqueSociétéTendances & CulturePortraitBdVDiaporamaArchives
 
Follow actuel_maroc on Twitter
Follow actuel_maroc on Twitter
RAM Ras-le-bol de ramer
actuel n°57, samedi 24 juillet 2010
| More

Retards à répétition, perte de bagages, manque d’assistance… rien ne va plus entre Royal Air Maroc et ses clients. La compagnie annonce un dispositif pour améliorer cette situation. La colère n’est pas moins aiguë.

***

F. G. est directrice de communication auprès d’un grand groupe immobilier de la place. Chaque fin de semaine, elle doit se déplacer de Casablanca à Oujda où le groupe compte de nombreux projets. « Depuis février dernier, aucun vol, ni de départ ni de retour, n’est parti à l’heure. Et les retards vont en empirant. » Le bouquet ? Le vol AT 456 Casablanca-Oujda du 8 juillet dernier. « Mon billet était déjà payé, mais à mon arrivée à l’aéroport, on m’a refusé l’accès au vol sous prétexte que l’avion était surbooké. J’ai dû faire un scandale pour qu’on m’accorde le privilège de prendre ce vol. Une fois dans l’avion, je me suis rendu compte que celui-ci était à moitié vide. Et alors que le vol ne dure que 1h10, nous sommes partis avec plus de 2 heures de retard », nous dit-elle.

M.M., elle, est journaliste. Pour couvrir le dernier Festival Timitar, elle a dû se déplacer à Agadir. C’était à bord du vol AT 62 418. Il lui fallu non seulement supporter les deux heures de retard enregistrées ce jour-là, mais aussi la contrariété de perdre ses bagages à l’arrivée. « Lors de ma réclamation, on m’a proposé de remplir un dossier et promis de m’appeler. Pendant les cinq jours où je suis restée à Agadir, personne ne m’a contactée. De retour à Casablanca, j’ai dû partir à l’aéroport et bénéficier d’un passe-droit pour accéder à l’endroit réservé aux bagages. Et c’est là que j’ai fini par les retrouver, réalisant du même coup qu’ils n’avaient jamais quitté l’aéroport Mohammed V », relate notre consœur.

De pareilles situations sont devenues le lot de (très) nombreux voyageurs qui empruntent des vols Royal Air Maroc. Vols retardés, ou annulés, longues heures d’attente sans aucune explication, perte de bagages, absence de communication... Les griefs contre RAM se suivent et se ressemblent. Au point que les représentants de la nation montent également au créneau. Le député istiqlalien Omar Hejjira a récemment interpellé Driss Benhima, le directeur général de RAM, sur les raisons de ces retards.

En guise d’explication, la compagnie avance que les perturbations sont dues aux mouvements sociaux dans les aéroports européens, et qui ont culminé par une grève observée le 21 juillet en protestation contre la fusion du contrôle aérien en Europe. Les restrictions de trafic aérien qui en découlent se traduisent par une réduction des programmes qui concerne aussi bien les vols au départ et à l’arrivée des aéroports français et espagnols notamment, que les vols transitant par l’espace aérien français. Et les informations sur les éventuels retards ne sont fournies par le contrôle aérien qu’une ou deux heures avant les départs de vols. La compagnie annonce par la même occasion la mise en place d’un dispositif censé atténuer les retards. « Ce dispositif consiste notamment dans le regroupement de plusieurs vols et le recours à de gros porteurs, une façon de contourner les restrictions et de transporter le plus grand nombre de voyageurs », précise Rajae Bensaoud, directrice de la communication au sein de RAM.

Crescendo de récriminations

Mais que dire des retards et autres désagréments sur des vols intérieurs ou, surtout, ceux desservant l’Afrique subsaharienne, fer de lance de la nouvelle stratégie commerciale de la compagnie nationale ? « Le système de rotation des vols adopté par RAM fait que les vols intérieurs et vers l’Afrique subsaharienne ne sont que la continuité des vols en provenance d’Europe. Quand il y a blocage en France par exemple, cela se ressent sur tout l’itinéraire », explique Bensaoud. Mais, là encore, les récriminations des passagers vont crescendo, rejaillissant sur l’image de la compagnie. Le retard enregistré du vol AT 503 reliant dimanche 4 juillet Casablanca à Dakar, avait même donné lieu à un léger accrochage entre des clients à bout de patience et les agents de RAM, après 20 heures d’attente sans information et la distribution de bons d’achats de boisson pour seule compensation. Certains passagers en ont profité pour décrier le monopole de RAM sur certaines destinations africaines.

Oscar B, un Sénégalais résidant au Maroc, en sait quelque chose : « Même arrivé à l’aéroport deux heures à l’avance, des dizaines de passagers en colère étaient amassés devant les comptoirs d’enregistrement. La compagnie avait tellement surbooké ses vols qu’avant l’ouverture de l’enregistrement, le nôtre était déjà plein ! Pire : des passagers attendaient à l’aéroport depuis cinq jours ! On nous propose de nous rendre à l’hôtel Atlas Airport pour la nuit. Le lendemain, c’est au prix d’un scandale retentissant que RAM nous trouve finalement une place sur le vol du soir. » Autres soucis majeurs, les pertes de plus en plus récurrentes de bagages et la saturation du centre d’appels de la compagnie. Rajae Bensaoud, qui affirme que Royal Air Maroc reste aux normes internationales quant à son système de handling (transport de bagages), précise que les équipes du call center ont été renforcées pour mieux répondre aux attentes des clients. Elle en veut pour preuve le fait que 1 300 clients, soit 75 % des passagers du 21 juillet au départ d’Orly (où atterrissent et décollent vingt vols RAM par jour) ont été contactés et informés la veille des changements de vols. Des efforts qui n’atténuent en rien la colère de plus en plus visible des clients RAM. Faire un tour à l’aéroport Mohammed V, avec la tension persistante qui y règne, c’est en mesurer toute l’ampleur (lire aussi témoignages).

Tarik Qattab

| More
Archives SociĂ©tĂ©
N°172 : L’art des mets 
N°171 : Sidi Taibi : Trou noir du Maroc  
N°170 : Azul Amazigh  
actuel N°169 : High-tech : Dessine-moi une appli 
N°168 : Kafala : La croix et la... circulaire  
N°167 : IdentitĂ©: Amazigh United  
N°166 : ADM Value : TĂ©lĂ©opĂ©rateurs du cĹ“ur  
N°164/165 : Droit Ă  l’information : La loi du silence  
N°163 : Tanger : BĂ©ni Makada, la frondeuse  
N°162 : DĂ©bat : L’homme n’est pas l’avenir de la femme  
N°161 : Caritatif : La rentrĂ©e des enfants handicapĂ©s  
N°160 : Casablanca, rĂ©novation du MarchĂ© central : Les effets collatĂ©raux
N°159 : Trafic de voitures : Le luxe depuis l’Italie  
N°158 : RentrĂ©e scolaire : Le changement, c’est pour quand ? 
N°157 : TĂ©moignages : Gaza vue par ses fils  
N°155 : Au royaume des trolls 
N°154 : Iguider, l’arbre qui cache la forĂŞt 
N°152 : Attention chiens mĂ©chants 
N°151 : London calling… Qui dĂ©crochera ? 
N°150 : Prison : L’enfer Oukacha  
N°149 : Abdellah Nahari : Le cheikh du buzz  
N°148 : Agadir Busway, le tram alternatif  
N°147 : Droits humains : Sale temps pour les immigrĂ©s  
N°146 : Ne faites pas entrer l’accusĂ© 
N°145 : Emploi : L’insoluble crise du chĂ´mage  
N°144 : Droits humains Ramid ou ONG : qui dit vrai ? 
N°143 : Casablanca American School :  la guerre est dĂ©clarĂ©e
N°142 : Ici Radio Coran 
N°141 : Cahiers des charges, une nouvelle polĂ©mique
N°140 : L’hypnose peut soigner 
N°139 : Entretien avec Mohamed El Maâzouzi 
N°138 : Noor : Â«â€‰J’en ai marre ! »
N°137 : Bienvenue dans l’enfer d’Aarich 
N°136 : Entretien avec Jean Zaganiaris 
N°135 : Affaire #FreeEzzedine : Le dernier souffle d’un condamnĂ©
N°134 : Don d’organes   Comment sauver des vies
N°133 : Province d’Al HoceĂŻma   Casseurs en uniforme
N°132 : Controverse   Au commence ment Ă©tait le MUR…
N°131 : DĂ©bat OĂą sont passĂ©s les laĂŻcs?
N°130 : ONDA  Fait divers ou vengeance ?
N°129 : Le retour du lèse-majestĂ© 
N°128 : 20 FĂ©vrier, An 1 :  GĂ©nĂ©ration insoumise
N°127 : Bassima Hakkaoui   « Pourquoi ne pas soumettre l’avortement Ă  rĂ©fĂ©rendum ? »
N°126 : MĂ©dias   La rĂ©forme, maintenant !
N°125 : J’ai testĂ© pour vous,  le Parc zoologique de Rabat
N°124 : CAN 2012,   Remettez-nous ça !
N°123 : RĂ©seaux sociaux :  Au royaume du blog
N° 122 : 20 dirhams par jour   et par personne
N°121 : Double meurtre Ă  Khouribga 
N° 120 : Boursiers FME :   PrĂŞts pour l’ascenseur social !
N°119 : A quoi sert le CNDH 
N°118 : RĂ©fugiĂ©s:   Le dĂ©sarroi des rapatriĂ©s de Libye
N°117 : Au TEDx :  se bousculent les idĂ©es
N°116 : DĂ©chets industriels :  faites comme chez vous...
N°115 : Manifestations :  le M20 dans l’œil du cyclone
N°114 : La dĂ©prime   des homos marocains
N°113 : Entretien avec Dr Chaouki Alfaiz  directeur de recherche Ă  l’INRA et prĂ©sident de B1A Maroc
N°112 : Les salades   c’est tendance
N°111 : Les rĂ©voltĂ©s   du phosphate
N°111 : Entretien avec Abdelaziz Adidi Les phosphates n’ont profitĂ© Ă  aucune rĂ©gion
N°111 : Khouribga  De la richesse Ă  la pauvretĂ©
N°110 : Violence Que se passe-t-il Ă  Dakhla
N° 109 : Harley Davidson on the bitume 
N°108 : Autopsie d’une mort absurde 
N°107 : Protection des animaux Ain Sebaa : le degrĂ© zĂ©ro des zoos  
N° 106 : Interview Hicham El Moussaoui Le Marocain s’est (enfin) libĂ©rĂ©
N° 104/105 : Web TV Yek, pourquoi pas 
N°103 : Capdema Des jeunes qui proposent et en imposent  
actuel 102 : Militantisme La nouvelle vie de Chakib El Khiyari  
actuel 101 : Ramadan et frustrations 
N°100 : Portail de presse Tout n’est pas Net  
N°99 : Portrait MRE et politique  Le plaidoyer de Driss Ajbali
N° 98 : Oussama Assaidi La nouvelle star  
N° 97 : Faut-il lĂ©galiser le cannabis 
N° 96 : SantĂ© : Les blouses blanches font leur rĂ©volution  
N° 95 : Centre secret de TĂ©mara :  Tu ne pique-niqueras point
Actuel n°94 : Constitution : Ou sont les femmes  
N°93 : Rachid Niny LibertĂ© : Chouf Tchouf 
Actuel n°92 : Razzia sur notre histoire 
Actuel n°91 : Du rififi chez les architectes 
Actuel n°90 : Frimija : Avec les rouges dans le fromage  
Actuel n°89 : Il faut sauver le militant Chakib 
Actuel n°88 : Printemps marocain : Des instances et des questions 
Actuel n°87 : Qui veut la peau de Terrab 
Actuel n°86 : Le 20 mars de toutes les craintes 
Actuel n°85 : Souk Sebt : La mort, ultime cri de dĂ©sespoir 
Actuel n°84 : Dakhiliyines contre Sahraouis 
Actuel n°82 : Voleuse de voyageuses 
Actuel n°81 : Qui contrĂ´le nos mĂ©dicaments ? 
Actuel N°72 : Feuilletons historiques : La dĂ©ferlante iranienne  
Actuel n°69-70 : Eric Gerets 
Actuel n°68 : Syndicats : ras-le-bol gĂ©nĂ©ral 
Actuel n°67 : Gerets vs presse : ouverture des hostilitĂ©s 
Actuel n°66 : Collecte des dĂ©chets : faut-il enterrer la gestion dĂ©lĂ©guĂ©e ?
Actuel n°65 : Mon mari, ce tortionnaire 
Actuel n°64 : Code de la route, une semaine après !
Actuel n°63 : Code pĂ©nal : rĂ©forme ou rĂ©formette ? 
Actuel n°62 : Fès, la citĂ© de la peur 
Actuel n°61 : Les Amazighs roulent-ils pour IsraĂ«l ? 
Actuel n°60 : Oualidia, le palais oubliĂ© de Mohammed V
N°59 : Le Mali « dĂ©-jeĂ»ne » sur Facebook 
N°58 : Mariages : du tradi au plus trendy 
N°57 : RAM Ras-le-bol de ramer
N°56 : Travail domestique : de l’ordre Ă  la maison 
N°55 : Enseignement supĂ©rieur privĂ©, un cadre pour la rĂ©ussite
N°54 : Menace terroriste : Faut-il avoir peur ? 
N°53 : MĂ©decine La libĂ©ralisation de la discorde
N°52 : Espagne La fièvre anti-niqab monte
N°51 : Radio   Peur sur les ondes
N°50 : Argent, drogue et politique Liaisons très dangereuses
N°49 : Femmes cĂ©libataires, le grand dilemme 
N°48 : Botola  La fin de l’amateurisme
N°47 : Le Maroc, cyberparadis des hackers 
N°46 : Sexe Ă  la marocaine,  entre hram et hchouma
N°45 : Le (contre) bilan de santĂ© de Baddou 
N°44 : Pourquoi les homos font peur 
N°43 : Chefchaouen,  Ă©co-ville Ă  la conquĂŞte de l’oued
N°42 : Tremblement de terre :  Les sismologues veillent sur nous
N°41 : Changements climatiques, Ce qui nous attend...
N°40 : Demain, un Maroc laĂŻque ? 
N°39 : Francophonie ? Cacophonie 
N°38 : Malek Chebel L’anti Ramadan
N°37 : Cyclisme Les gloires oubliĂ©es de la « petite reine »
N°36 : MosquĂ©e de Meknès  Un drame et des questions
N°35 : Drogue Le baron fait tomber de grosses pointures
N°34 : Le Niqab et nous
N°33 : Internet Peut mieux faire!
N°32 : Code de la route Les enjeux d’un dĂ©brayage
N°31 : Environnement Ce que nos VIP en pensent
 
 
actuel 2010 Réalisation - xclic
A propos Nous contacter