Trois questions Ă ... Abdelkrim Raddadi
auteur de Maroc, l'art culinaire en plein air*.
« Les jeunes se McDonalisent »
Pensez-vous que ce que vous montrez dans cet ouvrage existera encore dans quelques années ?
Non et c’est pour cela que j’ai écrit ce livre. C’est un ouvrage pour les adultes et une leçon de choses pour les enfants. Dans trente ans, tout cela n’existera plus. J’ai mis quatre ans pour réaliser ce travail et quand je retourne maintenant sur les lieux que j’ai arpentés, je constate que des maâlems – car ce sont des métiers d’homme – ont déjà disparu. Il y a des plats que je ne retrouve plus… Les jeunes se McDonalisent et oublient cette cuisine populaire.
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Combien de kilos avez-vous pris pendant la conception de ce livre ?
Beaucoup ! Au moins dix ! D’autant qu’avec les émissions de National Geographic, j’ai été obligé de goûter et de finir. Mais les ingrédients que j’ai dégustés, comme les herbes et les épices, ont aussi des vertus curatives !
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Quel serait le repas de rue idéal ?
En entrée, je dégusterais d’abord une bissara, la soupe aux fèves sèches, à Marrakech. Puis j’irais à Erfoud me régaler d’une medfouna, en plat de résistance. Enfin, je prendrais mon dessert à Oujda, pour dévorer un makrout, un gâteau de semoule aux dattes.
Propos recueillis par E.L.B.
*Maroc, l’art culinaire en plein air, Editions Marsan, 490 DH |