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De Davos Ă  Taza 
actuel n°128, vendredi 10 février 2012
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Davos, charmante station suisse, accueille chaque année le World Economic Forum. Un rendez-vous où se côtoient dirigeants de la planète et représentants de l’élite économique et financière. Son objectif ? « Améliorer l’état du monde »…

Vaste ambition pour un forum qui a singulièrement perdu de sa superbe depuis sa création au début des années 70. Quatre décennies plus tard, l’état du monde ne s’est guère amélioré. Mais nos têtes pensantes perpétuent encore ce rendez-vous pour… constater leur impuissance à enrayer l’une des plus graves crises économiques que le monde ait eu à connaître.

 Une crise qu’un certain nombre d’entre eux ont amplement contribuĂ© Ă  gĂ©nĂ©rer et Ă  nourrir, sans souci aucun pour les consĂ©quences sur les Ă©conomies et les populations, acculĂ©es Ă  des sacrifices sans prĂ©cĂ©dent pour tenter d’échapper Ă  la faillite.

 Taza, ville moyenne de 160 000 habitants aux confins du Rif et de l’Atlas, fait Ă©galement la Une de l’actualitĂ©. Ici, ni Ă©lite Ă©conomique ni grands de ce monde. Simplement, une infinitĂ©simale partie de cet « état du monde » que Davos entend « amĂ©liorer »… et dont une partie de la population exprime aujourd’hui sa dĂ©sespĂ©rance.

 Avec, parfois, toute la violence dont est capable une jeunesse trop longtemps tenue dans l’ignorance, voire dans le mĂ©pris de la part d’une puissance publique qui s’accommode sans autres Ă©tats d’âme de situations pourtant inadmissibles.

 Fallait-il aller, comme Abdelilah Benkirane a choisi de le faire, Ă  Davos ? Porter la parole du Maroc au cĹ“ur mĂŞme du « système » Ă©tait sans doute nĂ©cessaire. Et les contacts nouĂ©s Ă  cette occasion seront peut-ĂŞtre prĂ©cieux dès lors qu’il s’agira pour les investisseurs Ă©trangers d’apprĂ©cier l’environnement dans lequel ils seront, ici et lĂ  au nord de l’Afrique, appelĂ©s demain Ă  Ă©voluer.

 Il n’empĂŞche, le seul choix de Davos pose question. Et l’on se demande bien pourquoi il est revenu Ă  Charki Draiss, le ministre dĂ©lĂ©guĂ© auprès du ministre de l’IntĂ©rieur, d’assumer la reprĂ©sentation du gouvernement Ă  Taza.

 Pour y affirmer l’autoritĂ© de l’Etat ? Pour signifier qu’aucun dĂ©bordement ne sera accepté ? Pour montrer sa dĂ©termination Ă  maintenir l’ordre coĂ»te que coĂ»te ?... Le choix de Draiss n’est naturellement pas innocent.

 Et l’on s’étonne de voir Benkirane enfiler prestement, et pour l’heure exclusivement, les bottes du tout-sĂ©curitaire. Le gouvernement tenait lĂ  une occasion unique de dĂ©montrer un rĂ©el sens du dialogue, avec une population chauffĂ©e Ă  blanc par des comportements sur lesquels il serait bon que toute la lumière soit faite. Occasion perdue.

 Le gouvernement est fondĂ© Ă  dĂ©noncer toute atteinte Ă  la sĂ©curitĂ© des biens et des personnes et Ă  sanctionner les fauteurs de trouble dont la violence ne saurait ĂŞtre justifiĂ©e. Mais Benkirane, que l’on a connu naguère plus dĂ©monstratif en matière de soutien aux populations maintenues dans la prĂ©caritĂ©, a tout autant le devoir de rĂ©pondre aux attentes des habitants de Taza.

 Plus d’un mois après les premières manifestations, les « causes sociales Ă  l’origine des incidents » pour lesquelles le gouvernement prĂ©tend « œuvrer », sont toujours aussi criantes. Et l’on attend, pour l’heure en vain, que soit engagĂ©e une vĂ©ritable mobilisation des pouvoirs publics pour y remĂ©dier. S’il veut, comme il le prĂ©tend, renouer le dialogue avec Taza, Benkirane devra cesser de nier une rĂ©alitĂ© que lui rapportent pourtant les Ă©lus PJD locaux, et missionner un tout autre ambassadeur que son ministre dĂ©lĂ©guĂ© Ă  l’IntĂ©rieur.

Le ministre de l’Equipement, la ministre de la Solidarité, le ministre de l’Emploi, seuls ou collectivement, auraient déjà dû prendre la route de Taza.

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