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Nous sommes les 10% 
actuel n° 120, vendredi 9 décembre 2011
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Un sondage est une photo. Et le cliché que nous prenons aujourd’hui des Marocains (Lire pages 16 à 27) n’est pas exempt de… clichés. Ultraconservateur sur les questions de société, le peuple marocain, tout(es) catégories, âges, genres confondus, ne semble pas faire preuve de cette largesse d’esprit dont nous nous targuons pourtant volontiers face aux étrangers.


Quand 9 Marocains sur 10 veulent interdire la vente d’alcool ou quand 8 sur 10 souhaitent supprimer les festivals – qui sont notre vitrine à l’international d’une société tolérante –, nous sommes en apparence renvoyés, sur les questions sociétales, face à une triste réalité : celle d’un pays à peu près aussi ouvert que, disons, l’Arabie saoudite.

Mais quand on se fait prendre en photo, on aime bien se présenter sous son meilleur profil. Or, il y a bien plus de 10% de Marocains pour consommer les 125 millions de litres d’alcool écoulés chaque année dans le Royaume, et les millions de jeunes qui se pressent au pied des podiums et autres scènes artistiques contredisent singulièrement l’image présentée par notre sondage.

Il n’empêche. A actuel, ces résultats interpellent. Nous faisons partie de ces 10% à 20% de Marocains qui souhaitent vivre dans un pays où les citoyens sont adultes, libres d’agir selon leur conscience, et libérés de tout préjugé.

Nous faisons partie d’une minorité tout à la fois arabophone et francophone... Or, ce sont aussi des membres de cette minorité-là qui ont gouverné le pays. Et c’est bien cette minorité qui a failli, en maintenant 80% à 90% de la population dans la pauvreté et l’ignorance.

Aujourd’hui, le peuple a porté au pouvoir un parti qui lui ressemble. C’est la démocratie, et il n’y a rien à redire. Remercions notre bonne étoile : plutôt Benkirane et l’Istiqlal que, à l’instar de nos voisins égyptiens, une majorité de Frères musulmans alliés à des salafistes !

Le PJD pourrait être grisé par les conclusions de cette enquête. Avec 82% d’opinions favorables, Benkirane est – aujourd’hui – au zénith de sa popularité. Mais, hamdoulillah, il ne s’est pas fait élire sur un programme liberticide.

Ce que les Marocains attendent de lui, et que souligne aussi notre sondage, ce sont des résultats concrets dans la lutte contre la corruption et les inégalités sociales. Et ils veulent des mesures efficaces pour réformer notre éducation et notre système de santé. C’est là, et d’abord là, que Benkirane et son équipe sont attendus.

Dans l’interview qu’il nous a accordée (Lire page 27), Mustapha Khalfi, la cheville ouvrière du programme du PJD, n’a pas l’intention de prendre appui sur une société ultraconservatrice pour transformer notre pays en sultanat rétrograde.

Si le chantier prioritaire de l’Education ne transforme pas les écoles en medersas, nous pourrions peut-être prétendre, d’ici à quelques années, à vivre dans un Royaume où les résultats de ce type de sondage seraient sensiblement différents. Le PJD semble toujours vouloir s’aligner sur le modèle turc. Chiche !

Ce ne serait pas un mince paradoxe de voir une formation islamiste moderniser ce pays qui en a tant besoin. En attendant le nouveau gouvernement, nous oscillons entre impatience, curiosité, appréhension et scepticisme.

Le PJD s’est fait élire sur un programme qu’il doit maintenant appliquer dans un environnement inédit. En nommant Fouad Ali El Himma conseiller, le roi a ôté du champ politique le bouc émissaire préféré de la rue et des islamistes.

Le PJD et ses futurs alliés sont à présent seuls face à leurs responsabilités. Et ils savent aujourd’hui, avec ce sondage, ce que les Marocains attendent d’eux. Si le Smig à 3 000 dirhams réclamé par 71% des sondés est difficilement applicable dans les cent premiers jours, la lutte contre la corruption est un vrai chantier qui ne demande qu’à démarrer. Pour commencer, il suffit de relire les œuvres complètes de la Cour des comptes...

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