EditoNouvelle GénérationDossierEconomiePolitiqueSociétéTendances & CulturePortraitBdVDiaporamaArchives
 
Follow actuel_maroc on Twitter
Follow actuel_maroc on Twitter
LuciditĂ© 
Actuel n°90, jeudi 21 avril 2011
| More

L’anecdote mĂ©rite d’être contĂ©e. Parce qu’elle tĂ©moigne d’un aveuglement qui se doit d’être Ă©voquĂ©, Ă  dĂ©faut d’être clairement dĂ©noncĂ©. Avant de vouloir construire une nouvelle mosquĂ©e digne de sa puissance et de son rayonnement, forcĂ©ment plus grande, forcĂ©ment plus haute que la mosquĂ©e Hassan II de Casablanca â€“ dernier projet de notre voisin et ami – Abdelaziz Bouteflika, prĂ©sident de la RĂ©publique algĂ©rienne, avait dĂ©jĂ  pris ombrage du succès grandissant d’un festival international sis Ă  Rabat, capitale du Maroc.


***

Des stars mondiales réunies dix jours durant par des organisateurs marocains, sous les yeux de millions de spectateurs, et de dizaines de millions de téléspectateurs à travers le monde, dont l’ensemble des pays arabes, c’en était trop !

Le Maroc allait voir ce que la puissance et les moyens afférents de l’Algérie allaient pouvoir offrir à sa population et aux yeux du monde entier. C’était en 2009. Ainsi est née l’idée d’un Festival panafricain, à Alger.

Dotation : 65 millions… d’euros ! Vous ne rêvez pas : 65 millions d’euros. Plus de 700 millions de dirhams. A ce prix-là, le Maroc pouvait déjà déclarer forfait et se voir priver, pour des décennies, de la participation des plus grandes stars mondiales.

Pour asseoir ses ambitions internationales, Alger avait besoin de stars. Stevie Wonder fut contacté. Avec un pont d’or à la clé. Deux millions d’euros (4 fois son cachet habituel) et mise à disposition d’un jet privé. Stevie dit… non !

BB King fut à son tour sollicité. Un million d’euros de cachet proposé, assorti d’un jet privé. Alors notoirement surendetté, en raison de dettes de jeux, le flamboyant BB King accepta le contrat. Nul ne sut pourquoi, mais le roi de la gratte finit par renoncer à son million d’euros.

Et Bouteflika dut ravaler ses ambitions et reconnaître que ne s’improvise pas programmateur de festival international qui veut, fût-ce au prix de quelques millions de barils de pétrole. Et d’un argent public là-bas dépensé sans compter.

Alors, lorsque quelques esprits croient bon de dénoncer la « dilapidation » de l’argent public parce que la capitale du Maroc verse une subvention de 4 millions de dirhams (soit 6% du budget total) aux organisateurs d’un festival qui rassemble plus de 2,3 millions de spectateurs dont 98% ont un accès gratuit aux concerts, qui bénéficie à des dizaines et des dizaines d’entreprises prestataires, des centaines de restaurants et hôtels, et qui voit se produire les artistes marocains dans 45% des spectacles prévus… on peine à comprendre la polémique.

Tous les débats sont ouverts. Et actuel entend tenir son rôle dans cette contribution au(x) débat(s). Mais que les choses soient claires : réclamer l’annulation de Mawazine et appeler au boycott par les artistes de ce rendez-vous national et international, au prétexte qu’une partie de son financement pourrait être mieux utilisée au profit d’une politique culturelle revisitée, est à peu près aussi stupide que d’espérer régler le problème de la faim dans le monde en interdisant tous les rassemblements culturels de la planète !

Maroc Cultures ne saurait se substituer au ministère de la Culture. S’il est une responsabilité avérée en matière de quasi-désert culturel, c’est bien celle du ministère et du gouvernement. Les sympathisants du 20-Février devraient avoir la lucidité, et la maturité, de ne pas se tromper de combat.

La notoriété de Mawazine, qui a depuis longtemps franchi les frontières et pénétré les milieux culturels et musicaux des cinq continents, mérite un tout autre débat.
actuel
| More
Archives Edito
N°173 : Mauvaise vague  
N°172 : Nouveau souffle  
N°171 : CondamnĂ© Ă  rĂ©ussir 
N°170 : Urgence 
actuel N°169 : Le syndrome argentin 
N°168 : Hypocrisies 
N°167 : L’esprit ouvert 
N°166 : DĂ©gradants 
N°164/165 : Manque d’audace 
N°163 : Bravo l’artiste 
N°162 : Nouvelles du front 
N°161 : Baril de poudre 
N°160 : Choisir son camp 
N°159 : Capitalisme frileux  
N°158 : L’heure de vĂ©ritĂ© 
N°157 : Voyage au pays des bi 
N°155 : Un Etat grippĂ© 
N°154 : Capitalisme dĂ©pressif  
N°153 : Ramadanophobie 
N°152 : Excès de zèle  
N°151 : Le modèle samba  
N°150 : Il faut sauver le soldat Istiqlal 
N°149 : Vent liberticide 
N°148 : Win-win 
N°147 : Cannibales 
N°146 : Du pain et des jeux 
N°145 : Fâcheux oubli 
N°144 : Diversion islamiste 
N°143 : Du Nasdaq Ă  Casa 
N°142 : Symbole 
N°141 : A quitte ou double 
N°140 : La langue de Voltaire 
N°139 : Ministres ou militants ? 
N°138 : Aveuglement 
N°137 : Passages Ă  l’acte 
N°136 : Gouverner 
N°135 : Après nous le dĂ©luge 
N°134 : Ben Laden pas mort 
N°133 : Lettre Ă  Amina 
N°132 : Fantasmes 
N°131 : Les masques tombent 
N°130 : Vive la crise ! 
N°129 : LibertĂ©, mode d'emploi 
N°128 : De Davos Ă  Taza 
N°127 : Dans deux ans 
N°126 : L’envers du dĂ©cor 
N°125 : Vigilance 
N°124 : Un flĂ©au meurtrier 
N°123 : Premier faux pas 
N° 122 : Le douar des Noirs 
N°121 : Volte-face 
N° 120 : Nous sommes les 10% 
N°119 : Etat de grâce 
N°118 : La Ligue qatarie 
N°117 : La fin de la peur 
N°116 : Effet papillon 
N°115 : Qui osera  
N°114 : De la charia 
N°113 : Le vice de la vertu 
N°112 : Immature 
N°111 : Hold-up Ă©lectoral 
N°110 : Un triple Ă©chec 
N° 109 : La politique du pire 
N°108 : Triangle d’or ou… des Bermudes 
N°107 : Les politiques se cachent pour mourir 
N° 106 : MĂŞmes causes... mĂŞmes effets 
N° 104/105 : (DĂ©) raison d’Etat 
N°103 : EtĂ© meurtrier 
actuel 102 : RetraitĂ©s Ces grands oubliĂ©s  
actuel 101 : Faisons un rĂŞve 
N°100 : L’âge adulte 
N°99 : Tetes de Turc 
N° 98 : Nos ancĂŞtres les Berbères 
N° 97 : Urgence Marrakech 
N° 96 : Confusion 
N° 95 : Aux urnes citoyens 
Actuel n°94 : Confiance 
N°93 : Apprentis sorciers et chasse aux sorcières 
Actuel n°92 : ResponsabilitĂ© 
Actuel n°91 : L’heure des comptes a sonnĂ© 
Actuel n°90 : LuciditĂ© 
Actuel n°89 : Manager le changement 
Actuel n°88 : Encore plus royalistes que lui 
Actuel n°87 : Extrait du DOSSIER SPECIAL IMPOTS:   HALTE Ă€ LA FRAUDE
Actuel n°86 : Les faux amis 
Actuel n°85 : Â« M9 » 
Actuel n°84 : Osons! 
Actuel n°83 : Folie meurtrière  
Actuel n°82 : Effet papillon 
Actuel n°81 : Intifada numĂ©rique 
Actuel N°72 : Leçons d’un chaos 
Actuel n°69-70 : Urgence Ă  Laâyoune 
Actuel n°68 : SolidaritĂ© 
Actuel n°67 : Sous le soleil, exactement... 
Actuel n°66 : Retraites, le piège 
Actuel n°65 : Un parlement, pour quoi faire ? 
Actuel n°64 : Que fait la police ? 
Actuel n°63 : L’autre rĂ©forme 
Actuel n°62 : Fin du permis de tuer  
Actuel n°61 : Viva la restituciĂłn ! 
Actuel n°60 : Mouna et Sakineh 
N°59 : Garder espoir 
N°58 : Les stars et les racailles 
N°57 : Turbulences 
N°56 : Tous hypocrites ? 
N°55 : MĂ©pris 
N°54 : Le dĂ©bat politique : un match nul 
N°53 : Halte au prĂ© carrĂ© ! 
N°52 : Attention danger ! 
N°51 : Tunis, capitale culturelle du Maroc 
N°50 : Bon anniversaire ! 
N°49 : L’intolĂ©rance est intolĂ©rable 
N°48 : Mawazine galvanise 
N°47 : DĂ©mission 
N°46 : En toute impunitĂ© 
N°45 : Saga Africa 
N°44 : Vivre ensemble 
N°43 : L'UMA avant l'UPM 
N°42 : "Desert People" 
N°41 : Faire Preuve d’imagination 
N°40 : Discrimination positive 
N°39 : Monsieur 10% 
N°38 : Ascenseur bloquĂ© 
N°37 : DĂ©shĂ©rence sociale 
N°36 : Le Duo Infernal 
N°35 : PrĂ©somption d'innocence 
N°34 : Boss c’est bien, bosseur c’est mieux 
N°33 : CohĂ©sion sociale 
N°32 : Le tour des vices 
N°31 : Tous Sahraouis 
 
 
actuel 2010 Réalisation - xclic
A propos Nous contacter