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Premier faux pas 
actuel n°123, vendredi 6 janvier 2012
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Abdelilah Benkirane a jusqu’au 12 avril pour convaincre l’opinion du bien-fondé de son choix lors des élections législatives. Ces 100 jours qui s’annoncent s’avèrent particulièrement périlleux. Et la composition du gouvernement n’autorise aucun optimisme particulier. Il ne ressemble en effet en rien à celui que Benkirane appelait de ses voeux.


 

On attendait un gouvernement resserré ? Voici l’une des équipes parmi les plus imposantes des derniers gouvernements. On attendait un gouvernement cohérent autour de son chef, légitimé par une nouvelle Constitution dont on nous disait qu’elle allait faire progresser le Maroc sur la voie de la démocratie ?

 

Voici un étonnant patchwork maintes fois remis sur la table d’ouvrage au gré des humeurs et dysfonctionnements des formations politiques qui prétendent nous gouverner. On attendait un gouvernement équilibré ? Voici l’aveu d’une répartition au forceps qui – à quelques exceptions près – ne répond à aucune des ambitions affichées par une formation politique qui entendait faire preuve de renouveau.

 

On attendait, après avoir tant vanté lors de la campagne électorale le « rôle irremplaçable » des femmes dans la vie politique, que ce gouvernement témoigne d’une esquisse de parité ? Voici le gouvernement le plus machiste de la planète ! 100 jours donc, et pas un de plus…

 

Avec douze portefeuilles en surcroît du poste de chef de gouvernement, le PJD va tenter de marquer de son empreinte le renouveau politique revendiqué. Témoin de la paix armée qui a prévalu entre Benkirane et le Palais en ce début de législature : la nomination de Mustafa Ramid à la Justice.

 

Le ténor du barreau – fort en gueule et singulièrement controversé pour des prises de position pour le moins obscurantistes – figure bel et bien dans ce premier gouvernement. Et au poste annoncé.

 

Aux côtés du M20 dès les premières heures de la contestation, infatigable avocat des salafistes dont il souhaite la libération, défenseur des victimes d’un système judiciaire dont il n’a de cesse de dénoncer les tares, Ramid sera l’un des ministres les plus attendus sur le terrain. Il a placé la barre très haut sur le plan des réformes. Ces 100 premiers jours diront si l’avocat émérite sait plaider efficacement sa propre cause.

 

On soulignera aussi que le bras de fer entamé par Abbas El Fassi avec Benkirane pour le maintien du portefeuille de l’Equipement et du Transport dans l’escarcelle de l’Istiqlal a été perdu par l’ex-Premier ministre.

 

Sans doute au prix de quelques concessions, dont celle de voir son gendre accéder à l’Economie et aux Finances. Aziz Rebbah succède donc à Karim Ghellab. On verra si la lutte contre la rente, à laquelle appelle le PJD, opère sans tarder.

 

Ou non…On passera sur les ministères de souveraineté dont semble s’être accommodé un Benkirane soucieux d’entamer la législature dans un climat apaisé. La nomination de Aziz Akhannouch, ou plus exactement sa reconduction à la tête du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, si elle était attendue depuis sa démission du RNI, pose toutefois question.

 

Y a-t-il dans ce Royaume un seul homme politique en mesure de défendre les intérêts de l’agriculture et de la pêche marocaine ? Si c’est le cas, souhaitons longue vie à Aziz Akhannouch !

 

On ne sait si le Palais compte là un inattendu ministère de souveraineté supplémentaire, le fait est que le maintien d’Akhannouch à son poste constitue l’une des surprises de ce gouvernement, sur laquelle l’impétrant – dont les qualités ne sont nullement en cause, mais plutôt le volte-face – devra bien s’expliquer.

 

Mais la vraie surprise, de taille, tient à la nomination d’une seule et unique femme au sein de ce gouvernement. Un tel choix est tout à la fois humiliant pour les femmes qui n’ont de cesse de lutter pour offrir à la démocratie marocaine un souffle de maturité politique, et dévastateur en termes d’image au moment même où les sociétés arabo-musulmanes se voient trop souvent accusées d’écarter les femmes de la vie publique.

 

Nous ne sommes pas là dans le domaine de l’erreur, mais bel et bien de la faute, de la première faute de Abdelilah Benkirane, et de tous ceux qui ont approuvé ce gouvernement au sein de la coalition.

 

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