EditoNouvelle GénérationDossierEconomiePolitiqueSociétéTendances & CulturePortraitBdVDiaporamaArchives
 
Follow actuel_maroc on Twitter
Follow actuel_maroc on Twitter
Volte-face 
actuel n°121, vendredi 16 décembre 2011
| More

La nouvelle est tombĂ©e comme un couperet, prenant de court les responsables politiques et les armateurs. Le Parlement europĂ©en a rejetĂ© la prorogation de l’accord de pĂŞche au 27 fĂ©vrier 2012 par 326 voix contre 296 et 58 abstentions. 


Au-delà de ce verdict pour le moins surprenant, c’est le motif même du rejet invoqué par les eurodéputés – l’insuffisance des retombées économiques sur les populations sahraouies – qui fait débat ! Ainsi, les eurodéputés demandent que « les intérêts de la population sahraouie soient mieux pris en compte ». Une demande, ou plutôt un prétexte qui vient contredire la décision du Conseil de l’Union européenne du 12 juillet dernier.

 

Faut-il préciser que cette compensation financière est un droit de pêche ? Ce n’est donc ni un prêt ni un don, accordé sous conditions. C’est dire si la partie européenne n’a, a priori, aucun droit de regard sur l’utilisation de quelques millions d’euros, au demeurant une misère au regard des enjeux économiques. On saluera à sa juste mesure la réaction du Maroc qui, une fois n’est pas coutume, ne s’est pas fait attendre.

 

Aziz Akhannouch, toujours ministre de la Pêche, a aussitôt confirmé la détermination du Royaume à faire entendre sa voix. Le rejet du Parlement européen ayant un effet immédiat, la flotte européenne a été priée, dès le 14 décembre, à minuit, de quitter les eaux marocaines.

 

Paradoxalement, cette volte-face européenne pourrait s’avérer bénéfique pour le Maroc. Il est de notoriété publique que cet accord a été mal négocié en 2007. En contrepartie de l’ouverture de ses eaux maritimes aux flottilles européennes, notamment espagnoles et portugaises, le Maroc a encaissé, au titre des droits de pêche, 36 millions d’euros par an. Ni plus ni moins. Plus grave, la pêche intensive pratiquée par nos voisins s’est très vite traduite par un appauvrissement des stocks de petits poissons pélagiques, créant par ricochet un drame social à notre charge.

 

Alors, il est vrai que l’accord de 2007 stipulait qu’une partie de cette somme devait servir au financement de la flotte côtière et à la modernisation des structures de commercialisation. Sur ce registre, il faut reconnaître que le bilan est plutôt mitigé. D’ailleurs, le plan Halieutis, qui consacre un volet à la modernisation de la flotte, n’a pas encore engendré de résultats tangibles.

 

Pour autant, est-ce là un motif suffisant de rupture d’un contrat bilatéral qui a, jusque-là, nettement avantagé les armements européens, au détriment de la filière Pêche marocaine, et en particulier, sa branche artisanale ?

 

De plus, les navires européens détenteurs de licences de pêche n’ont pas, eux-mêmes, respecté les clauses de l’accord. Et notamment l’obligation qui leur était faite de débarquer des quotas de poissons dans les ports marocains. Si elle avait été respectée par les armements européens, cette clause aurait, sans doute, contribué à moderniser le secteur local, à créer des emplois et à faire profiter davantage les populations vivant sur place.

 

Les deux parties ont donc fermé les yeux durant ces quatre dernières années, mais c’est le Maroc qui, au final, en est sorti perdant. Les Espagnols, eux-mêmes, ont reconnu dès 2007, que cet accord leur était pleinement favorable. Aujourd’hui, ils réclament une compensation à l’UE…

 

On ne manquera pas toutefois de s’interroger sur le timing de cette volte-face. L’Union européenne peut toujours brandir des motifs tels que la crise financière, la rationalisation de son budget, l’impact écologique néfaste de l’accord en raison de la surexploitation des ressources, ou encore l’impact limité sur les populations locales, alors que sa responsabilité est entière.

 

Mais la véritable raison se trouve sans doute ailleurs, pour prendre une dimension d’ordre géostratégique. Si les ONG pro-Polisario ont remporté la première manche, la partie est toutefois loin d’être perdue.

 

Le Maroc a d’autres cartes à jouer. La Chine et la Russie, dotées de flottes industrielles, sont déjà sur les starting-blocks. Et le nouveau gouvernement de Benkirane pourrait aussi mettre à profit cette situation pour durcir les négociations sur l’ensemble des dossiers ouverts avec l’UE. Quitte à mettre en veilleuse, provisoirement, le statut avancé.

actuel

| More
Archives Edito
N°173 : Mauvaise vague  
N°172 : Nouveau souffle  
N°171 : CondamnĂ© Ă  rĂ©ussir 
N°170 : Urgence 
actuel N°169 : Le syndrome argentin 
N°168 : Hypocrisies 
N°167 : L’esprit ouvert 
N°166 : DĂ©gradants 
N°164/165 : Manque d’audace 
N°163 : Bravo l’artiste 
N°162 : Nouvelles du front 
N°161 : Baril de poudre 
N°160 : Choisir son camp 
N°159 : Capitalisme frileux  
N°158 : L’heure de vĂ©ritĂ© 
N°157 : Voyage au pays des bi 
N°155 : Un Etat grippĂ© 
N°154 : Capitalisme dĂ©pressif  
N°153 : Ramadanophobie 
N°152 : Excès de zèle  
N°151 : Le modèle samba  
N°150 : Il faut sauver le soldat Istiqlal 
N°149 : Vent liberticide 
N°148 : Win-win 
N°147 : Cannibales 
N°146 : Du pain et des jeux 
N°145 : Fâcheux oubli 
N°144 : Diversion islamiste 
N°143 : Du Nasdaq Ă  Casa 
N°142 : Symbole 
N°141 : A quitte ou double 
N°140 : La langue de Voltaire 
N°139 : Ministres ou militants ? 
N°138 : Aveuglement 
N°137 : Passages Ă  l’acte 
N°136 : Gouverner 
N°135 : Après nous le dĂ©luge 
N°134 : Ben Laden pas mort 
N°133 : Lettre Ă  Amina 
N°132 : Fantasmes 
N°131 : Les masques tombent 
N°130 : Vive la crise ! 
N°129 : LibertĂ©, mode d'emploi 
N°128 : De Davos Ă  Taza 
N°127 : Dans deux ans 
N°126 : L’envers du dĂ©cor 
N°125 : Vigilance 
N°124 : Un flĂ©au meurtrier 
N°123 : Premier faux pas 
N° 122 : Le douar des Noirs 
N°121 : Volte-face 
N° 120 : Nous sommes les 10% 
N°119 : Etat de grâce 
N°118 : La Ligue qatarie 
N°117 : La fin de la peur 
N°116 : Effet papillon 
N°115 : Qui osera  
N°114 : De la charia 
N°113 : Le vice de la vertu 
N°112 : Immature 
N°111 : Hold-up Ă©lectoral 
N°110 : Un triple Ă©chec 
N° 109 : La politique du pire 
N°108 : Triangle d’or ou… des Bermudes 
N°107 : Les politiques se cachent pour mourir 
N° 106 : MĂŞmes causes... mĂŞmes effets 
N° 104/105 : (DĂ©) raison d’Etat 
N°103 : EtĂ© meurtrier 
actuel 102 : RetraitĂ©s Ces grands oubliĂ©s  
actuel 101 : Faisons un rĂŞve 
N°100 : L’âge adulte 
N°99 : Tetes de Turc 
N° 98 : Nos ancĂŞtres les Berbères 
N° 97 : Urgence Marrakech 
N° 96 : Confusion 
N° 95 : Aux urnes citoyens 
Actuel n°94 : Confiance 
N°93 : Apprentis sorciers et chasse aux sorcières 
Actuel n°92 : ResponsabilitĂ© 
Actuel n°91 : L’heure des comptes a sonnĂ© 
Actuel n°90 : LuciditĂ© 
Actuel n°89 : Manager le changement 
Actuel n°88 : Encore plus royalistes que lui 
Actuel n°87 : Extrait du DOSSIER SPECIAL IMPOTS:   HALTE Ă€ LA FRAUDE
Actuel n°86 : Les faux amis 
Actuel n°85 : Â« M9 » 
Actuel n°84 : Osons! 
Actuel n°83 : Folie meurtrière  
Actuel n°82 : Effet papillon 
Actuel n°81 : Intifada numĂ©rique 
Actuel N°72 : Leçons d’un chaos 
Actuel n°69-70 : Urgence Ă  Laâyoune 
Actuel n°68 : SolidaritĂ© 
Actuel n°67 : Sous le soleil, exactement... 
Actuel n°66 : Retraites, le piège 
Actuel n°65 : Un parlement, pour quoi faire ? 
Actuel n°64 : Que fait la police ? 
Actuel n°63 : L’autre rĂ©forme 
Actuel n°62 : Fin du permis de tuer  
Actuel n°61 : Viva la restituciĂłn ! 
Actuel n°60 : Mouna et Sakineh 
N°59 : Garder espoir 
N°58 : Les stars et les racailles 
N°57 : Turbulences 
N°56 : Tous hypocrites ? 
N°55 : MĂ©pris 
N°54 : Le dĂ©bat politique : un match nul 
N°53 : Halte au prĂ© carrĂ© ! 
N°52 : Attention danger ! 
N°51 : Tunis, capitale culturelle du Maroc 
N°50 : Bon anniversaire ! 
N°49 : L’intolĂ©rance est intolĂ©rable 
N°48 : Mawazine galvanise 
N°47 : DĂ©mission 
N°46 : En toute impunitĂ© 
N°45 : Saga Africa 
N°44 : Vivre ensemble 
N°43 : L'UMA avant l'UPM 
N°42 : "Desert People" 
N°41 : Faire Preuve d’imagination 
N°40 : Discrimination positive 
N°39 : Monsieur 10% 
N°38 : Ascenseur bloquĂ© 
N°37 : DĂ©shĂ©rence sociale 
N°36 : Le Duo Infernal 
N°35 : PrĂ©somption d'innocence 
N°34 : Boss c’est bien, bosseur c’est mieux 
N°33 : CohĂ©sion sociale 
N°32 : Le tour des vices 
N°31 : Tous Sahraouis 
 
 
actuel 2010 Réalisation - xclic
A propos Nous contacter