Les revendications et les mobilisations ne nous font pas peur, elles nous engagent à donner les réponses sociales dont les gens ont besoin pour leur avenir. » Quel est l’auteur de cette phrase ?
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El Fassi, face aux sit-in répétés des diplômés chômeurs ? Taïb Cherkaoui commentant les manifs du 20-Février ? Ou encore Mezouar, venu à la rescousse du patron de l’OCP qui ne sait où donner de la tête pour répondre aux revendications des Khouribguis ? Ni l’un, ni les autres, il s’agit tout simplement de Zapatero qui répondait aux manifestations des « indignés ».
Ils sont beaux à voir nos hommes politiques, ces ministres retranchés à l’abri de leurs administrations, ces députés qui se cachent derrière leur immunité parlementaire ou ces maires qui n’osent plus mettre le nez dehors.
Nos décideurs semblent complètement groggy, tous secteurs et tous sujets confondus. Tout n’est que tergiversations, indécisions, atermoiements… L’impotence du politique à trouver les réponses adéquates aux angoisses de la rue n’est toutefois pas uniquement le fait du gouvernement.
Les partis de droite comme de gauche au pouvoir, tout autant que ceux de l’opposition, semblent en déficit chronique d’idées. Comme s’ils étaient convaincus d’être tous responsables de la faillite du pays, plombés par des dossiers sulfureux dont le moindre n’est pas celui de l’affaire Annajat avec notre valeureux Premier ministre en héros patenté : « Je te tiens par la barbichette, tu me tiens par la barbichette. »
Le Maroc traverse depuis quelques mois une zone de turbulence sociale sans précédent. En plein incendie social, le gouvernement choisit de lancer une campagne publicitaire pour tenter d’assurer le service après-vente de réformes et de chantiers dont les trois quarts ont été lancés par le roi.
A voir comment la campagne est menée et à consulter le site lancé à cet effet, on reste pour le moins dubitatif devant tant de compétences sollicitées – pas moins de cinq ministres – pour un aussi piètre résultat. Makassib.ma est à la communication politique ce que notre athlétisme national est au sport de haut niveau.
Il n’est pas certain que des élèves de sixième, travaillant sur la création d’un site d’informations – utilisant outrageusement leur palette de couleurs – aient fait moins bien !
Nos responsables n’ont pas encore compris que si le plus dur était à venir, le pire était derrière nous. Un pire assimilé à juste titre au règne de ces dinosaures de la politique amplement contestés par une jeunesse aux multiples visages qui rage de se voir cantonner au statut de quota.
Gare aux désillusions ! Certes, les prochaines législatives seront les premières élections totalement transparentes du Royaume, mais elles ne manqueront pas de reconduire ici et là les mêmes caciques, ou leurs clones, ceux-là mêmes qui n’ont pas su concrétiser les recommandations royales, maintenant ainsi des pans entiers du pays en grande difficulté.
Effet pervers du printemps arabe, les partis politiques préfèrent miser sur les « valeurs sûres ». Le leadership d’un gouvernement doté désormais des pleins pouvoirs est à ce prix. Qui ne voit que se construit ainsi, jour après jour, jusques et y compris au sein de la jeunesse comme de la bourgeoisie, la plus belle des autoroutes au bénéfice du PJD ?
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