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Charafat Afailal  Pionnière de la jeunesse
actuel n° 109, vendredi 23 septembre 2011
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Les dinosaures ont fait leur temps et la relève arrive. Chaque semaine, actuel présente les futurs leaders du pays...


***

A 39 ans, je ne suis plus jeune. Pour moi, la jeunesse s’arrête à 35 ans. Il faut laisser la place aux vrais jeunes ! », martèle Charafat Afailal qui en est à son troisième mandat au sein du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS).

Elle se remémore sa première entrée au bureau politique, à l’âge de 28 ans, un record à l’époque. « J’étais confuse, je n’arrivais pas à prendre la parole et je ne me sentais pas du tout préparée à intégrer ce qui représentait pour moi le sommet du pouvoir décisionnel au sein du parti », explique-t-elle.

Depuis, la jeune militante, aujourd’hui mère de deux filles, a gagné ses galons. Elle bataille désormais pour une plus large représentation des jeunes et s’attelle à enrichir sa formation de cadres dynamiques car elle « croit en l’avenir ». Ingénieur à l’ONEP, cette ancienne élève modèle de l’Ecole Mohammédia des ingénieurs (EMI) a conquis le PPS, réputé friand de profils calés.

 

Mao, mon idole…

Malgré un CV bien rempli, cette militante socialiste a la modestie de ceux qui ont fait leurs classes politiques à partir de la base. Née en 1972 à Tétouan, Charafat Afailal tombe dans la marmite du militantisme grâce à son père. A 8 ans, elle distribue des tracts dans les rues ainsi que le journal du parti, Al Bayane, lors des défilés du 1er mai.

Elle fera ses classes au sein de l’Organisation des pionniers, qui se transformera en Jeunesse marocaine du progrès et du socialisme, où elle gravit progressivement les échelons. « C’était une époque assez difficile où militer menait en prison.

Voir une fillette prendre part à la politique était incompréhensible dans un milieu aussi conservateur que celui où je vivais », se rappelle-t-elle. Une rencontre à Chefchaouen la marquera, celle de Ali Yata, fondateur du parti. Il était heureux et surpris de voir une jeune fille de Tétouan militer aussi activement.

Des années 1980, elle garde le souvenir des réunions clandestines organisées à la maison après les émeutes de 1984, et surtout cet idéal socialiste de barrer la route aux injustices sociales, étant elle-même issue d’un milieu modeste.

De toute la famille, c’est elle le porte-étendard et un peu la fierté du père, qui a décidé de prendre sa retraite politique. Socialiste jusqu’à la moelle, ses idoles, selon ses propres termes, sont Ali Yata, Aziz Belal et Mao Tsé-Toung.

 

Le PPS Ă  la primature !

En 1997, elle effectue un voyage à Cuba où, même dans la précarité, les gens conservaient une joie de vivre et où la justice sociale restait, à ses yeux, tout de même sauvegardée.

Mais Charafat Afailal insiste sur le fait qu’elle ne plaide pour aucun modèle, encore moins l’exemple cubain. A l’image de son parti, elle se réclame d’un socialisme marocain qui passe d’abord par la démocratie.

Elle estime que le Maroc a fait du chemin, grâce au sacrifice de tous ses militants, et cela s’illustre notamment par les débats actuels sur les libertés individuelles et la démocratie.

Sur le mouvement de contestation représenté par le 20-Février, elle avoue avoir eu des réticences au début à cause de la présence d’Al Adl et de « nihilistes ». Aujourd’hui, elle est plus confiante car elle croit en les jeunes et ne pense pas que la « déstabilisation » l’emportera. Charafat Afailal sent aussi que les idées de gauche reviennent à l’ordre du jour, grâce à ce vent de révolte, et espère la réunification de la gauche marocaine, son grand rêve.

Cependant, bien que forte de sa légitimité et de sa compétence, Charafat Afailal ne sait pas si elle se présentera aux élections. Elle nourrit davantage une ambition collective de voir son parti gagner en poids que des desseins personnels.

D’ailleurs, elle déclare être « à la disposition du parti » et reste très solidaire de sa formation et des décisions de la nouvelle présidence assurée par Nabil Benabdellah.. A l’entrée du siège du parti, elle nous confie, non sans humour : « On aura un plus grand local quand on sera à la primature. »

Zakaria Choukrallah

 

 

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