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Ali Kamouch : Au-delĂ  des clichĂ©s  
actuel n°145, vendredi 8 juin 2012
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Issu d’un milieu modeste, il devient ingénieur et manie aussi bien le verbe que les chiffres. Preuve que l’excellence n’est pas l’apanage des gosses de riches.

 

Son parcours brise tous les clichés. Derrière un look sobre, se cache un personnage éclectique, sûr de lui, posé et qui ne cesse de vous surprendre. Ceux qu’il a fréquentés au sein du 20-Février ont tendance à le taquiner en l’incitant à parler de la cause amazighe. Sa passion. « Il est raciste mais il se soigne », dit de lui Nizar Bennamate, son pote du M20, non sans un rire affectueux. Ali Kamouch n’est pourtant pas raciste. C’est un Marocain d’abord. Amazigh ensuite. « L’amazighité est une composante de la culture marocaine, celle que nous partageons tous », affirme Ali, dans un arabe teinté d’un accent berbère. Celui de Tinghir, la ville où il a grandi. Issu d’une modeste famille rurale, le jeune homme a parcouru en 27 ans, un très long chemin. Aujourd’hui, il est ingénieur en télécommunications chez Alcatel, après un diplôme décroché haut la main à la prestigieuse Ecole Mohammédia des ingénieurs (Emi). Or, rien, absolument rien ne le destinait à une telle carrière. « J’étais un cancre en mathématiques. La dernière année du collège, j’avais obtenu un 2 sur 20 en maths au premier trimestre », raconte Ali. Le trimestre suivant, il tombe sur un professeur de maths, ami de son père. Il n’a pas envie de démériter et fait un effort. Ce sera un 17/20, puis un 20/20 au terme du troisième trimestre. « Malgré cela, je n’étais pas intéressé par les filières scientifiques. Je voulais m’inscrire en lettres, car j’étais très porté sur la littérature, la politique, la poésie… », raconte notre militant amazigh. Une conversation le conduira à changer d’avis. « Le surveillant général de mon collège était méchant et violent. En fin d’année, il m’a posé la question suivante : "Pour quelle filière optes-tu ?" J’ai dit lettres. Il a rétorqué : "Et qui fera sciences maths ?…" J’ai eu peur de lui, et donc j’ai opté pour les sciences ! »

 

Militant dans l’âme

Les années se succéderont et notre homme réussira avec brio ses études, mais sans jamais abandonner sa passion pour la politique qui, à ses yeux, est comme le Barça pour beaucoup de Marocains (inutile d’en rajouter !). Et il n’hésite pas à mettre la main à la pâte. A commencer par le 20-Février, puis l’amazighité. Son rêve est « simple » : créer un parti amazigh. « Quoi ? Mais c’est du racisme. Un parti sur une base ethnique, il n’en est pas question », lui répondent ses amis. « Non, ce parti défendra les Amazighs et sera ouvert à tous les autres Marocains et soutiendra toutes les autres causes des Marocains. C’est l’Istiqlal qui est fondé sur une base ethnique, se défend-il. Je suis un citoyen du monde avant tout. Je ne suis pas chauviniste. Et la cause que je défends n’est pas la domination de l’amazigh. »

 

Laïcité made in « bladi »

Selon lui, l’amazighité a un avantage comparatif de taille. Elle n’est importée ni de l’Orient ni de l’Occident. « C’est un système autonome et enraciné dans l’histoire… et démocratique surtout », explique Ali Kamouch. « Les islamistes importent des fatwas d’Arabie saoudite, et les modernistes font de même avec les valeurs universelles venues de l’Occident. Je suis contre l’islamisme, et en faveur des valeurs universelles, mais en précisant que ces valeurs universelles existent dans notre propre culture, sans avoir forcément à les importer », dit-il. Un exemple ? Il en a plein. Des anecdotes même. « Une fois au bled, raconte-t-il, l’un des habitants a laissé poussé la barbe et est devenu islamiste. En lui parlant de laïcité, le barbu s’est insurgé et a immédiatement comparé cela à de l’athéisme. Je lui ai alors dit : "Nous avons le fqih du village, pourtant, quand on décide du partage de l’eau, des lots de terrain et du travail, on ne consulte pas le fqih, non ?" » L’homme a acquiescé en saisissant la différence entre laïcité et athéisme… Bien vu, Ali.

Ali Hassan Eddehbi

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