Les dinosaures ont fait leur temps et la relève arrive. Chaque semaine, actuel présente les futurs leaders du pays...
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Entre écoles d’ingénieurs, instituts de commerce et de gestion, universités privées, les formations cotées ne manquent pas au Maroc. Mais rares sont celles qui continuent de fédérer leurs lauréats autour d’une structure et, surtout, d’objectifs communs.
En France, il y a les associations d’anciens lauréats. Aux Etats-Unis, les AA (Alumni Association). Et sur ce registre, la AA de l’université Al Akhawayn sort du lot. Tant par son dynamisme que par la qualité des événements qu’elle organise.
Un succès derrière lequel on retrouve Khalid Baddou, celui qui, après avoir été le porte-parole de cette association, en est devenu le président depuis 2009. Dernier événement en date, la première édition du Forum de l’Actu, organisé en mai dernier à Casablanca.
Thématique : « Quelles réformes constitutionnelles pour un environnement économique propice ? » Un choix d’autant plus intéressant que pratiquement tous les autres débats sur la réforme constitutionnelle tournent autour des droits politiques, sans que l’impact sur le monde des affaires et sur la société ne soit évoqué.
Etaient présents, entre autres, Mustapha Ramid, membre du secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD), Salwa Belakziz membre du bureau de l’USFP et de la CGEM, et Nadia Lamlili, rédactrice en chef du confrère Economie et Entreprise.
L’associatif, un secteur efficace
« Notre objectif a été de créer le débat autour d’axes comme la séparation entre le politique et l’économique, et le rôle nouveau que devront jouer les régions dans le développement du pays.
N’oublions pas qu’au Maroc, quatre régions participent pour 40% dans le PIB », déclare ce lauréat 2001 en sciences sociales, aujourd’hui directeur marketing chez Nestlé Maghreb. De tels dossiers ont besoin de plus d’une association pour les porter, des partis politiques en l’occurrence.
S’il affirme être intéressé par l’action politique et souligne avoir le cœur à gauche, Khalid Baddou se dit aussi en veille active avant d’intégrer une formation politique. En attendant, il ne jure que par l’associatif, un secteur qui présente plusieurs avantages pour lui : la rapidité de mise en œuvre d’une initiative donnée, l’efficacité des actions et la capacité de peser sur nombre de décisions, y compris politiques.
« L’associatif est aussi un moyen de maintenir actif notre solide réseau d’anciens étudiants et de pratiquer le lobbying, autant pour faire valoir nos compétences et autres valeurs ajoutées que pour participer, d’une seule voix, aux grands débats qui traversent notre société », explique-t-il.
L’AA en action
Et le rôle que peut jouer une association comme la AA est d’être non seulement un point de convergence, mais aussi une force de proposition. Et d’ajouter que « des établissements comme Al Akhawayn ont vocation à produire des dirigeants.
Nous comptons quelque 2 600 lauréats qui évoluent pour l’essentiel dans le secteur privé. Mais je suis sûr que l’université est capable de faire émerger une nouvelle élite marocaine, formée au Maroc, et apte à faire la différence même dans le secteur public », ajoute le président de l’AA.
Il ne cache pas sa fierté à l’égard d’une formation qui l’a conduit dans des agences de communication où il a fait ses armes, notamment dans le conseil et le développement de stratégies média et communication ainsi que dans le planning stratégique.
Ce natif de Meknès ne manque pas d’idées pour faire connaître à la fois son université et « son » association. En projet, des opérations et des événements grand public autour de thématiques plus larges que l’économie. Un rayonnement qui ne manquera pas de faire de l’AA un vivier de nouvelles idées et de nouveaux talents.
Tarik Qattab |