Le président de l’association Casamémoire s’est épris de la métropole et consacre, depuis quinze ans déjà , le plus clair de son temps à sa promotion. Reconversion des anciens abattoirs, sauvegarde de bâtisses en ruine… l’association ne lésine pas sur les moyens ni sur les efforts pour réitérer son engagement au service de la ville blanche. A l’occasion de la quatrième édition des Journées du Patrimoine, événement destiné à nous embarquer dans une balade urbaine, histoire de nous réconcilier avec nos souches, l’architecte remet une couche sur Casablanca, sur l’architecture et justement, sur l’importance de la mémoire.
Â
La mémoire de Casablanca
La mémoire doit être au service de l’avenir. On ne peut pas construire un Maroc moderne en écrasant le passé. Au sein de Casamémoire, nous sommes motivés par le fait d’asseoir les meilleures fondations possibles. En l’occurrence, nous nous sommes donné pour dessein de nous réapproprier notre histoire et de nous réconcilier avec. Nous ne sommes pas dans une position nostalgique. Nous sommes juste une bande d’amoureux de la ville qui essaye de partager ce sentiment avec un public aussi large que possible. Depuis quinze ans qu’existe notre association, nous n’avons jamais essayé de définir des responsabilités spécifiques pour chacun des membres car c’est le principe même du militantisme.
Â
Mon quartier Casablancais
Je ne suis pas né à Casablanca mais le propre de cette ville, c’est qu’on peut venir d’ailleurs et s’y sentir complètement chez soi au bout de deux ou trois jours à peine. Par conséquent, nous sommes tous casablancais même si on n’est pas de la métropole. J’ai des souvenirs d’enfance au quartier du Maârif, à Bourgogne… mais mon quartier de prédilection reste l’Oasis où j’ai grandi, plus précisément la rue des Chardonnerets.
Ma construction fétiche
Je pourrais parler de bâtisses qui ne sont, hélas, plus de ce monde comme je peux vous énumérer des constructions qu’on peut encore aller visiter. Concernant la première catégorie, la piscine municipale est le bâtiment que je préférais. Sinon, j’ai une fascination particulière pour le poste transformateur électrique situé en face de la clinique Val d’Anfa, sur l’avenue Kennedy.
Â
Mon architecture
L’architecture moderne sans hésitation, parce qu’elle est dénuée de complexes.
Â
Une ville Ă part Casa
Figuig est ma ville marocaine préférée car c’est ma ville natale. Viennent ensuite Casablanca, puis Tanger qui, à bien des égards, a beaucoup de similitudes avec la métropole. Les deux villes sont attachantes en tout cas.
Â
Ma plus grande fierté
Cette question de la quête de l’histoire, celle des relations avec l’espace public qui commencent à se décomplexer. Le patrimoine n’est qu’un élément dans ces rapports qui généralement sont marqués par l’agressivité. Cette embellie est fondamentale pour l’avenir.
Â
Â
Mon plus grand regret
Ça ne sert à rien d’avoir des regrets. En revanche, j’ai l’amère sensation d’avoir perdu du temps. Nous aurions pu aller plus loin, plus vite. Casamémoire, Casablanca et le Maroc auraient pu faire mieux, aujourd’hui en 2012.
Â
Mon coup de gueule
Les rues sales et les trottoirs défoncés…
Â
Ma musique culte
Le jazz. Celui d’Ahmad Jamal en particulier.
Â
Mon rĂŞve pour le Maroc
Qu’on arrive à s’inscrire au patrimoine universel de l’Unesco. Un rêve très accessible, tout compte fait.
Propos recueillis par Asmaâ Chaïdi Bahraoui |