Dans son bureau cossu en plein centre de Casablanca, Adil Douiri nous reçoit chaleureusement. Pourtant, il ne nous parlera pas de ses choix de vie, de ses souvenirs, de ses coups de blues… Non pas qu’il soit cachottier, mais il ne veut pas se comporter en vedette. Pourtant, il le deviendra peut-être malgré lui.
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Chef de file des économistes du Parti de l’Istiqlal, cet ancien de l’équipe Jettou a de fortes chances d’être le futur chef du gouvernement si son parti remporte les élections.
Il s’en défend et préfère mettre en avant les autres cadres tout aussi jeunes et qualifiés que compte le parti de la balance. Premier ministre ou pas, il n’en reste pas moins que ce féru de mathématiques jouit d’une influence certaine aussi bien en politique que dans l’univers complexe de la finance.
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Ma vocation
Je suis ingénieur de formation et j’ai un goût très prononcé pour les mathématiques, et tout ce qui a trait à la mécanique. Pourtant je n’ai exercé qu’une année seulement après mes études. J’ai rejoint par la suite le domaine de la finance, où je suis resté jusqu’à aujourd’hui. J’ai appris sur le tas, mais ce milieu n’était pas étranger à un matheux.
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Mes débuts en politique
Parfois, c’est le milieu naturel où l’on a grandi qui détermine cette fibre politique. Il y en a qui ont découvert la politique tout seuls, mais moi je fais partie du premier cas de figure. Depuis tout petit, on parlait beaucoup politique à la maison. J’ai baigné dans cette ambiance.
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Le cœur plutôt à droite ou à gauche ?
Pour moi, l’Istiqlal est un parti du centre. Pas à droite comme le croient certains. Ainsi, sur le plan des valeurs sociétales, le parti est attaché à la religion mais aussi au modernisme. Il est entre les deux. Cela est valable aussi pour l’économie, on n’est pas un modèle de libéralisme sauvage et pas non plus pour trop d’interventionnisme. Personnellement, j’ai toujours été au centre, à la recherche de ce juste milieu.
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Ce qui me fait courir
Je me considère comme un homme d’idées et de convictions. Il y a certaines choses qui me révoltent. La corruption par exemple. Mais il y a aussi le système de valeurs, je suis indigné contre cette culture qui dit que payer ses impôts, c’est être idiot. C’est pour cela que je fais de la politique. En l’absence de cette vocation politique, j’aurais peut-être tenu un blog. Cela étant, un parti reste bien sûr l’institution la plus efficace.
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Mes lectures
Je ne suis pas très littérature. Mes lectures sont essentiellement dans le domaine des finances. Il m’arrive aussi de lire des biographies des grandes figures de ce domaine, cela m’apprend des choses. Je lis aussi des revues spécialisées en technologie. C’est un domaine qui m’intéresse particulièrement.
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Ma passion
Je jouais de la guitare mais j’ai perdu la main depuis (rires). Actuellement, je planche sur la création de petites entreprises. J’aime bien cela dans le sens où ça me permet de réfléchir à une idée, de la mettre sur papier et de monter ensuite tout ça dans la réalité. C’est une profession mais aussi une passion.
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Propos recueillis par Ali Hassan Eddehbi |