Nabil Benabdellah a l’air d’une vedette plutôt que d’un politicien. Les médias, qui l’adulent, regrettent la belle époque où il était ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
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Le rififi lié à son rappel du poste d’ambassadeur à Rome n’a pas eu raison de notre homme qui s’en est vite relevé pour, aussitôt, se faire élire à la tête du PPS et reprendre de plus belle.
Comme si de rien n’était. Il reste que l’homme est une bête politique. Il a réussi, depuis qu’il a pris la tête de son parti, à faire revivre la Koutla pour les prochaines élections. Il lui faut maintenant transformer ce bel assemblage en voix et en élus. Mais c’est une autre paire de manches... Le chouchou des médias saura-t-il aussi devenir celui des électeurs ?
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Mon souvenir le plus cher
La naissance de ma fille Alya, le 30 août 2010. Je l’ai eue à l’âge de la cinquantaine. C’est un événement tardif dans ma vie, mais récent dans mon existence. J’ai même pleuré ce jour-là . Aujourd’hui elle a un peu plus d’une année... notre relation père-fille est marquée par une tendresse particulière.
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Mon livre
J’ai commencé par les grands classiques français. Après j’ai eu ma phase russe, arabe, latine puis un goût pour les « écrivains du monde ». Amine Maalouf est l’un de mes auteurs préférés, et actuellement je suis en train de finir le dernier Paulo Coelho.
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Ma vocation
A défaut d’être politicien je suis sûr que j’aurais été musicien. J’aime aussi bien la musique orientale qu’occidentale. Je ne joue pas d’instruments, mais le luth me passionne vraiment.
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Ce que je ne supporte pas
La malhonnêteté est ce que je déteste le plus chez les gens !
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Mon cinéaste
J’aime beaucoup le cinéma réaliste italien des années soixante-dix. Federico Fellini est l’un de mes réalisateurs préférés.
Mon idole
Feu Ali Yata. Je l’ai connu avant même d’intégrer le parti. J’ai été subjugué par ses qualités de politicien visionnaire, son éloquence et surtout son esprit très rationnel. Quand je me laissais emporter par ma fougue juvénile, je trouvais chez lui une grande capacité de modération. Sa disparition m’a profondément affectée.
Nous avons encore beaucoup à apprendre de lui, notamment sa ténacité et sa fidélité aux principes.
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Ma gauche
Je rêve d’une gauche marocaine unie autour d’un véritable projet démocratique. Une gauche moderne qui puisse se libérer parfois de son héritage pour s’adapter au monde d’aujourd’hui.
Ma gauche idéale est aussi celle qui ne se dénature pas. Là , je peux vous dire que ce que nous venons de voir mercredi dernier (il s’agit de la naissance de la coalition pour la démocratie regroupant huit partis, ndlr) est un mauvais exemple. C’est une alliance contre nature.
Propos recueillis par
Ali Hassan Eddehbi |