Beaucoup ne donnaient pas cher de la longévité de Fouad Omari, placé à la tête de la mairie de Tanger en 2010, par une coalition formée par le PAM, le RNI et l’UC. Il fallait d’abord faire oublier le passage désastreux de son prédécesseur, Samir Abdelmoula, puis relancer tous les projets et les marchés suspendus en raison des absences répétées de l’ancien locataire des lieux.
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Malgré son air d’éternel adolescent, le coordinateur régional du PAM a remis de l’ordre dans le conseil de la ville de Tanger, ne prenant aucune décision sans obtenir l’approbation de ses conseillers, qu’ils soient issus de la majorité ou de l’opposition. Sans faire de vagues, le nouveau maire de Tanger suit tranquillement son petit bonhomme de chemin.
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Mon modèle en politique
Omar Ibn Khattab, l’un des quatre califes de l’islam. Pourquoi Omar ? Je ne pense pas qu’il existe un homme politique à la carrure de ce compagnon du prophète surnommé « Al Farouk », celui qui sépare entre le bien et le mal, qui distingue entre la justice et l’injustice, la vertu et le vice, la dignité et la bassesse.
Même avec ses ennemis, Omar pratiquait l’équité puisque c’est sous son règne que fut garantie la sauvegarde des sites chrétiens, et qu’il fut accordé aux juifs de retourner à Jérusalem en 638 après avoir été chassés de Palestine en l’an 135 par les Romains.
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Mon livre
Le Pain Nu, ce roman autobiographique où Mohamed Choukri raconte une enfance marquée par la misère et l’exil, m’interpelle à plus d’un titre. Une famille du Rif qui s’installe à Tanger pour échapper à la misère, c’est une partie de l’enfance de nombre d’entre nous puisque moi-même, je suis issu de cette région.
Le narrateur connaîtra la famine, la violence des bas-fonds, le vin et le kif avec ses amis. C’est le récit d’une jeunesse ratée que partagent beaucoup de personnes de notre génération.
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Mes priorités
Pacifier les relations entre la population et les sociétés délégataires, que ce soit au niveau du transport urbain, ou encore de la distribution d’eau et d’électricité qui relève de la société Amendis.
J’évite de tomber dans le populisme qui consiste à charger les délégataires de tous les maux mais, d’un autre côté, la mairie négocie avec ces opérateurs privés des contrats gagnant-gagnant où les intérêts de la population sont préservés.
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Mon meilleur souvenir
Je garde un souvenir de mon enfance qui me remplit toujours de nostalgie quand il revient à la surface. Cela remonte au primaire, quand j’étais en classe de CM2, à la sortie des classes, je vendais des cigarettes au détail dans les rues.
Le fait de gagner quelque 30 dirhams par jour, à une époque où les temps étaient vraiment durs, me donnait la satisfaction d’être responsable et cela me remplissait de bonheur.
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Mon rêve le plus immédiat
Que les gens un peu partout dans le monde commencent à se dire « voir Tanger et mourir » !
Propos recueillis par Abdellatif El Azizi |