C’était l’une des stars du Festival de Casablanca, une bête de scène qui a réussi à faire danser au bout de trois morceaux quelques centaines de VIP sagement assis, lors de la première soirée de gala. Le lendemain, ce sont des milliers de personnes qui ont succombé à ces sambas revisitées sur la scène d’El Hank.
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Comme Gilberto Gil ou Daniela Mercury, Carlinhos Brown est un enfant de Salvador de Bahia, la ville la plus africaine du Brésil. Aîné d’une fratrie de huit enfants, Carlinhos a été nourri aux tambours dès sa plus tendre enfance, faisant de la musique sa raison d’être. Artiste et acteur social, il construit une école de musique à Bahia, complètement gratuite : « un moyen de lutter contre la pauvreté » et de contribuer à l’amélioration de la favela où il a grandi. Entretien avec un passionné qui voit de nombreuses similitudes entre le Maroc et le Brésil.
Mon Maroc
J’adore le Maroc. C’est si spécial et, en même temps, si proche lorsqu’on compare les gens d’ici et les gens de Bahia dont je suis originaire : la couleur de peau, l’attitude, la musique... Les gnaoua sont à l’origine de la capoeira et j’aimerais vraiment faire un travail social sur les gnaoua et la capoeira.
Mon public marocain
Ici, au Maroc, je ne fais pas de différence entre le public de Rabat, Casablanca ou Essaouira parce que ce sont tous des personnes d’une même origine. Par contre, je pourrais comparer avec le Japon ou un autre pays qui est loin et, là , dire en quoi c’est un public différent.
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Mes collaborations
J’ai vécu de superbes collaborations, notamment aux Etats-Unis. Je ne peux pas faire un choix de la meilleure collaboration parce que chacune a apporté quelque chose de différent, mais je peux citer Mac Miller, Jamie Foxx, Cadillac ou Sting. J’ai composé un morceau avec Will I Am des Black Eyed Peas. Et dernièrement, j’ai réalisé sept morceaux pour la bande originale du film Rio. Au Brésil, mes collaborations sont différentes parce que c’est mon pays, j’ai beaucoup composé pour des artistes locaux, c’est plus de la collaboration « sociale ».
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Mes meilleurs concerts
Je ne peux pas citer de meilleur concert. Ce que j’aime le plus, c’est le feeling qui passe avec le public, surtout avec un public qui ne connaît pas ma musique. C’est toute la sensation qui passe entre mon public et moi.
Mon meilleur album
Je prendrais en référence un album d’un groupe de Bahia qui fait de la super musique brésilienne, bossa nova et samba : les Tincoãs.
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Mes rencontres artistiques
Je pourrais citer Stevie Wonder pour sa relation à la musique. Il est incroyable, il vit au rythme de la musique. Quand on est ensemble, tout est musique : quand il parle, quand il mange, quand il rit, il est toujours en train de taper des doigts en rythme, il ne vit que de ça. Et je citerais parmi les belles rencontres artistiques Ricky Martin incontestablement, mais aussi Björck et Sting.
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Ma philosophie
Je ne suis pas philosophe mais un simple citoyen (rires). Je dirais que le plus important dans la vie, c’est la compassion et la capacité à se mettre à la place de l’autre. Comprendre l’autre est très important.
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Ma citation
Vivons en paix !
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Propos recueillis par Zineb Bennouna |