C’est une légende de la musique black. Il a fondé le plus vieux groupe de R’n’B du monde en 1964. Près de cinquante ans après sa création, Kool & the Gang continue de remplir les salles, les stades et les places, comme celle d’Amal à Agadir lors du festival Timitar le 24 juin dernier (reportage complet dans le prochain numéro d’actuel).
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Le même jour, avant la conférence de presse, un intellectuel berbère a tenu à ce que l’assistance observe une minute de silence en hommage aux membres disparus du groupe. Une initiative qui a visiblement ému Robert « Kool » Bell, bassiste et l’âme de ce groupe mythique. Il reste aujourd’hui encore cinq membres fondateurs. Sur scène, malgré leur embonpoint, ils dansent comme dans les eighties. Le show du Gang vaut vraiment le déplacement.
Les sexagénaires du funk n’ont rien perdu de leur talent. Ladies Night, Celebration, Fresh ou Get down on it en live furent de purs moment de bonheur. On se demande juste comment ils font pour avoir une telle pêche après des centaines de tournées et des dizaines de tours du monde…
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Notre longévité
Nous sommes reconnaissants à Dieu d’être encore là depuis tant d’années. Quand on a démarré le groupe, il y a plus de quarante-cinq ans, les formations duraient quelques années, au mieux dix ans. Aujourd’hui, nous sommes encore capables de faire des tournées mondiales et d’avoir un fan club sur toute la planète. C’est une bénédiction. Le show-biz est un milieu très dur mais ce succès mondial est certainement le secret de notre longévité.
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Miles Davis ou James Brown ?
Les deux sont nos mentors. Miles Davis voulait être boxeur et mon père l’a initié au ring. Et nous, on a appris la musique. Car mon père fréquentait aussi le pianiste Thelonious Monk ou les Pharoah Sanders. Nous avons d’ailleurs fait leur première partie. A l’époque, nous admirions James Brown au point que le premier nom de notre groupe était Kool & the Flames en hommage aux Famous Flames. C’était notre idole. Il a eu une influence sur notre style musical. Mais nous avons dû changer de nom !
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Le concert le plus important de ma vie
Cuba. J’y étais allé avec mon père qui avait l’habitude d’y boxer. Quand les Etats-Unis ont décrété l’embargo sur Cuba, il a cessé d’y aller. Alors quand nous avons donné un concert devant 300 000 personnes en 2009, vous pouvez imaginer l’émotion ! Mais notre plus grand concert, c’était en 2002, lors d’un concert contre le sida à Nairobi, au Kenya : nous avons joué devant un million de personnes.
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Mes chansons préférés
Pour les seventies, Hollywood Swinging et Jungle Boogie Pour les eighties, Célébration. Mais je suis toujours surpris de voir que beaucoup de fans adorent Summer Madness (ndlr : en effet, c’est un slow progressif soporifique qui dégouline de synthé…)
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Mes groupes préférées
Earth wind & Fire, Chicago… Et d’un autre côté, j’aime beaucoup Bono et U2, et les Rolling Stones.
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Le Maroc
Je me sens bien ici. C’est la troisième fois que nous venons, dont deux séjours à Casablanca. Nous avions entendu parler d’Agadir, reconstruite après un tremblement de terre.
Alors quand nous avons été sollicités par le festival Timitar, nous avions envie de venir ici.
Nous sommes aussi allés à Fès, c’est une ville très culturelle et spirituelle. Mais nous nous sommes perdus dans la médina !
Propos recueillis par Eric Le Braz
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