C’est une femme d’exception qui a initié le festival d’Essaouira en 1998. Passionnée et rayonnante, Neila Tazi, administrateur du groupe de communication et d’évènementiel A3/REZO, a lancé un événement qui résonne particulièrement aujourd’hui, tant il permet la mixité sociale et la promotion d’un Maroc innovant. Elle aura été visionnaire. En 1995 déjà , elle organise, aux côtés de Karim Snoussi, la rencontre entre Santana et le maalem Mahmoud Guinea. Un souvenir impérissable que Santana a renouvellé à Mawazine. Ce métier, Neila Tazi s’en nourrit en y retrouvant les valeurs essentielles d’amitié et de partage. Aussi, c’est avec simplicité et générosité qu’elle partage avec nous, en cette veille de festival, les moments forts de son parcours.
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Mon projet
Je suis très heureuse de pouvoir porter ce festival avec mes collaborateurs et partenaires. C’est sûr qu’avant de connaître un tel succès, j’ai beaucoup travaillé et on ne m’a pas fait de cadeau ! Le festival gnaoua a répondu à un mouvement. Les Marocains sollicitaient de telles manifestations. Et par sa gratuité, l’événement permet de décloisonner les sphères sociales. Un entrepreneur me disait que c’était le seul moment de l’année où le directeur et le coursier prenaient trois jours de congé !
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Ma personnalité préférée
Mes parents ! Ils ne font qu’un à mes yeux. Ils m’ont transmis la force de défendre mes idées. J’ai une grande admiration pour eux. Ce sont des gens humbles, cultivés et généreux. Ils respectent mes choix personnels et professionnels et m’ont toujours encouragée. Leur ouverture d’esprit m’a donné courage et confiance en moi.
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Mon Ă©quipe
J’ai la chance d’avoir une équipe très engagée. Chacun porte en lui ces valeurs de partage, d’engagement et d’humilité auxquelles je suis attachée. Et au-delà , la volonté de développer le rayonnement culturel du Maroc. Au fil des ans, nous avons acquis une expertise certaine et aujourd’hui nous ressentons tous les progrès accomplis.
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Mon moment fort
L’an passé, lors d’un concert fusion entre les issaoua et les qawwali du Pakistan (Faiz Ali Faiz). C’était une rencontre très forte. Aussi bien sur le plan musical que spirituel. Une véritable communion, comme on en voit à Essaouira.
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Ma fierté
Entre les gnaoua et nous, il y a du respect et de la sincérité. Une vraie relation d’amitié. Pour moi, ce projet leur appartient. Nous avons créé une association qui les accompagne. Aujourd’hui, ils ont davantage de projets au Maroc et à l’étranger. Et j’en suis très heureuse.
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Mon ambition
J’aspire à travailler plus en amont sur ce festival dans ses aspects sociaux, touristiques et urbains, avec une vision à moyen et long terme. En collaboration avec la ville, nous réhabilitons déjà un bâtiment qui reviendra aux citoyens. Et les acteurs du tourisme, les partenaires locaux ont davantage conscience qu’il s’agit d’un projet commun, un projet gagnant-gagnant.
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Mon métier
J’ai la chance de m’enrichir dans mon métier, de par mes rencontres et la diversité des projets sur lesquels je travaille. Outre les projets culturels, nous intervenons aussi dans les domaines de l’environnement, de la santé...
Ma force
Je pense qu’il y a quelque chose de très fort qui me porte. Au-delà de ma conviction profonde, de mes rencontres et de mes équipes, il y a la certitude d’être sur la bonne voie. Sûrement mon côté spirituel (rires).
Propos recueillis par Salima Yacoubi Soussane
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