Ecrivain et artiste conceptuel, Youssouf Amine Elalamy est aussi professeur spécialiste de la communication et des médias. Ses ouvrages ont été traduits en plusieurs langues et ont même inspiré certains artistes pour des projets telle l’adaptation musicale de son roman Paris mon bled.
Il revient cette année avec le livre choc Oussama mon amour, sorti une quinzaine de jours avant la mort de Ben Laden. Il se dit « gêné par la publicité autour » bien qu’il ne soit pas responsable de ce calendrier. Rencontre avec un passionné de littérature pour qui le verre est toujours à moitié plein.
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MA CHANCE
Je crois que c’est d’avoir toujours été publié à temps. Un Marocain à New York, mon premier livre, s’ouvre sur un Marocain au 110e étage du World Trade Center et le livre a été publié avant le 11-Septembre. Et maintenant Oussama mon amour, quelques jours avant la mort de Ben Laden.
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MON MEILLEUR LIVRE
Parmi mes livres de référence, je citerais Tandis que j’agonise de William Faulkner ou encore l’œuvre intégrale de Gabriel Garcia Marquez.
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LE LIVRE QUE JE RECOMMANDE
J’enseigne le livre et la littérature d’expression anglaise. Je recommande donc Shakespeare bien sûr mais aussi Extremely Loud and Incredibly Close de Jonathan Safran Foer, un génie.
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MA PLUS BELLE RENCONTRE LITTERAIRE
J’aurais aimé rencontrer Gabriel Garcia Marquez, c’est un peu tard malheureusement, vu son état de santé. J’ai fait la connaissance au festival d’Asilah de Tayeb Salih, un écrivain soudanais qui est décédé depuis. Il est dans mon programme et Saison de la migration vers le nord est devenu un classique. ça m’a vraiment impressionné de le rencontrer.
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MON COUP DE GUEULE
Je suis très pacifiste mais si j’avais à choisir un coup de gueule, ce serait l’hypocrisie sociale, elle me révolte.
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MA PHILOSOPHIE DE VIE
Pacifiste mais engagé. J’ajouterais optimiste car je vois toujours le bon côté des choses. Par exemple, nous traversons aujourd’hui un moment très important dans le monde (et au Maroc) et je suis sûr que le meilleur reste à venir.
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MA VILLE
Je choisirais Marrakech pour mes liens familiaux et les souvenirs d’enfance que j’y ai laissés. J’ai un lien affectif avec cette ville. Et bien sûr Rabat où je suis depuis l’âge de 6 ans, c’est ma ville.
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L’ATTENTAT DE MARRAKECH
Je l’ai appris par téléphone. Quand on m’a annoncé que c’étaient des bonbonnes de gaz, j’ai tout de suite eu des doutes, et puis Jamaâ El Fna est tout un symbole aussi. J’ai réfléchi de manière totalement individualiste à ce lieu que j’aime, je m’y suis vu, je me suis imaginé dans la scène.
J’ai pensé aussi au contexte actuel, une période de réformes, de changements, de contestations et jai fait le lien entre changements et terrorisme. Je ne peux pas penser à la théorie du complot, on ne peut pas se tirer une balle dans le pied.
Et le Maroc est une cible du terrorisme, c’est un pays qui a gardé toute sa stabilité et ça déstabilise justement. Et mon côté optimiste resurgit et je vois que la population de Marrakech a réagi très vite, tout le monde se mobilise. C’est extraordinaire que la vie puisse reprendre son cours aussi rapidement.
Propos recueillis par Zineb Bennouna |