Ce n’est pas facile dans la famille Fadili de se faire un prénom. Adil est le frère de notre humoriste nationale, Hanane, et le fils de Aziz. Aujourd’hui cependant, il est d’abord Adil Fadili, réalisateur qui a fait ses preuves et qui vient de remporter le grand prix du court-métrage au festival de Tanger pour son film Courte vie. Et c’est la première fois qu’un film marocain remporte le Grand Prix depuis son lancement. Toute une performance quand on connaît les exigences du président du jury, Abdellatif Laâbi, en termes de qualité à la fois du scénario et de la réalisation. Avant cela, c’est également Adil Fadili qui a été le premier à écrire et à réaliser une série policière marocaine, La brigade, ayant connu un grand succès sur la RTM.
MON REALISATEUR PREFERE
Orson Welles, incontestablement. C’est lui qui m’a donné envie de faire du cinéma, il est visuel et sait avec sa caméra raconter la vie. Il a également commencé avec des marionnettes comme mon père. C’est un grand visionnaire, lucide et avisé.
MA MUSIQUE
Le hip-hop, le rap. Dans les années 80, j’avais douze ou treize ans, et c’était une période de ma jeunesse dans laquelle cette musique était un moyen d’expression. Aujourd’hui, elle fait partie de moi.
MON AMBITION
Raconter des histoires et faire des films.
MON LIVRE PREFERE
Le Petit Prince de Saint-Exupéry. C’est un monde magique, burlesque avec des réflexions très humaines et très sérieuses. Le texte est d’une grande pureté. Il nous rappelle que « toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais que peu s’en souviennent ».
MES REGRETS
Ce qui est fait est fait. Tout est expérience et bon à prendre au final.
MON PERSONNAGE
Peter Pan, pour son âme d’enfant. On ne peut pas créer ni avancer sans son âme d’enfant, et c’est avec la mienne que j’avance. Je dis aux jeunes et à mes enfants : ne grandissez pas vite, prenez votre temps.
MA PERSONNALITE
Gandhi. Le précurseur de la paix et celui qui en a, par la suite, influencé d’autres. Mouvements de libération, droits civiques... l’humanité lui doit beaucoup.
LE FILM QUI M’A MARQUE
E.T. C’est le film où j’ai compris que l’on peut fabriquer de l’émotion dans le cinéma. J’avais treize ans et je savais vaguement que j’allais être un artiste. Ce film m’a aidé à déterminer ce que je voulais vraiment : devenir réalisateur.
MON COUP DE GUEULE
La fermeture des salles de cinéma, le seul lieu où l’on peut partager des films.
MON PROJET DE VIE
Etre heureux, je ne demande pas grand-chose.
MON MAROC IDEAL
La diversité, la tolérance, l’ouverture, bien sur, comme tout le monde (rires). Un Maroc où il n’y aurait pas de pauvreté et où les jeunes auraient les moyens de leurs passions. Mais en même temps, je suis conscient que nous nous acheminons lentement vers la bonne voie. J’ai bon espoir.
L’ENDROIT OU J’AIMERAIS VIVRE
Chez moi à la maison, mais avec un cinéma, une grande salle de projection.
Bahaa Trabelsi |