Fatma Jellal produit des œuvres parfois monumentales. Des sculptures, des installations, des vidéos et des photographies qui favorisent l’appréhension de nouvelles idées. On lui doit la célèbre benne à ordures, grandeur nature, tout en miroirs de Faouzi Laatiris, Container qui attend patiemment de rejoindre une collection privée ou un fonds de collection muséal. Certaines œuvres sont réalisées in situ, dédiées à un lieu spécifique, proposant aux collectionneurs ou aux habitants et visiteurs de la ville des œuvres telles que Darra-Taqua de Younès Rahmoun, installée cet été au-dessus de la piscine, dans la résidence principale de la paysagiste Yasmine Sijelmassi.
MON PEINTRE PREFERE
Meryem El Alj pour la force de sa peinture. C’est une artiste qui construit son œuvre patiemment, habilement, avec équilibre et transparence. Ce sont d’ailleurs les traits principaux de sa personnalité.
VOTRE SCULPTEUR PREFERE
Faouzi Laatiris. Il a inauguré mon espace, il y aura bientôt deux ans, et il a d’emblée annoncé le positionnement de la Galerie FJ. Son exposition « Dimensions variables » marque un tournant dans l’histoire de l’art du Royaume, le passage à une nouvelle époque de la création marocaine.
MON AUTEUR
William Faulkner, sans aucun doute ; c’est lui qui a élaboré ce qu’on appelle « le courant de conscience », ce qui l’a inscrit dans le modernisme littéraire américain des années 30. Dans un autre registre, mais tout aussi passionnant, j’ai découvert plus récemment un beau produit du terroir : les trois premiers romans de Mohamed Nedali , dont j’apprécie l’humour, l’audace, la pertinence et... l’humilité.
MON AMBITION
Idéalement, ce serait de tenir une ligne éditoriale sans aucun compromis et de ne présenter que des artistes d’une très grande qualité. Egalement, j’aimerais continuer à accompagner des projets de plus en plus ambitieux, à l’échelle nationale et internationale.
MA PERIODE ARTISTIQUE PREFEREE
Sans hésitation l’Arte Povera, à la fin des années soixante, entre 1966 et 1969, dont les artistes Fontana, Anselmo, Merz, Zorio, Pistoletto, Penone... défiaient l’industrie culturelle et plus largement la société de consommation.
MON CHOIX DE VIE
L’indépendance, ne dépendre d’aucun financier qui m’imposerait des choix consensuels dictés par des intérêts commerciaux. Je suis donc au four et au moulin, mais, doucement, je constitue une équipe solide, dotée de multiples compétences, pour me permettre de promouvoir plus aisément la création marocaine à l’échelle internationale en étant sur le terrain.
MON SOUHAIT POUR L’ART AU MAROC
Que la création marocaine explose sur la scène internationale cessant d’être un simple marché local, et que nos artistes se confrontent à ceux du monde entier sans s’enfermer dans des thématiques ethniques. Je caresse aussi le rêve de voir un musée d’art contemporain naître à Casablanca. Une lacune que je contribuerais volontiers à combler avec mon humble participation... Pour l’instant, ce n’est qu’un rêve.
MES REGRETS
Non rien de rien (elle chante la chanson d’Edith Piaf), je la connais par cœur !!! Parce que chaque chute est un pas en avant.
Propos recueillis par Bahaa Trabelsi |