Il a fait lâouverture du Marrakech du Rire et a offert au public un grand moment dâĂ©motion et dâhumour dans un duo transfrontalier avec Abdelkader Secteur (voir page 60). Avant cette intervention de guest dans le Jamel Comedy club, Hassan El Fad a fait se bidonner toute une salle avec ses personnages dĂ©sormais classiques de professeur Ghlala et de gardien de parking obsĂ©dĂ© sexuel. Avec ce dernier, il attaque bille en tĂȘte Marrakech en se baissant tĂȘte en avant et fesse en lâair tout en lançant Ă la cantonade : « Je ne devrais pas me mettre dans cette position Ă Marrakech. » Rires garantis. Il obtient le mĂȘme effet sur un public trĂšs voilĂ© avec ses blagues sur « piassa harra » : « Ă Marrakech, ils sont beaucoup plus tolĂ©rants quâailleurs, câest un public de vanneurs. » Et mĂȘme plus, il dira Ă la salle qui ne cesse de pimenter son spectacle de rĂ©pliques bien senties : « Vous ĂȘtes des compositeurs. »
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MON PUBLIC
Ă Marrakech, câest le meilleur public du monde. Ce nâest pas un public passif, câest un public interactif qui prend part au spectacle et qui revendique sa place Ă lâintĂ©rieur du show. Câest un public qui Ă©crit et rĂ©Ă©crit le spectacle. Par exemple, aujourdâhui, je parlais dâune nana qui portait un maillot 0,5 piĂšce et une spectatrice mâa sorti : « Bidoun houdoum », Ă poil en Ă©gyptien, mais elle a dit bidun hudum avec lâaccent marrakchi ! Puis elle nâa pas arrĂȘtĂ© de me vanner pendant tout le spectacle.
MES MENTORS
Mohamed Belkass et Abdeljabbar Louzir, câest le duo marrakchi qui mâa donnĂ© envie de faire rire.
MON COMIQUE PRĂFĂRĂ
Devos. Ces jeux de mots Ă©taient trĂšs forts, trĂšs relevĂ©s, trĂšs chĂątiĂ©s. Câest un classique.
MES VIVANTS PRĂFĂRĂS
Gad, bien sĂ»r. Dany Boon aussi, je kiffe bien son cĂŽtĂ© absurde. Jâadmire aussi la capacitĂ© de Jamel Debbouze Ă sâadresser aux Franco-Français tout en allant trĂšs loin dans le biculturalisme.
LES FILMS DE MA VIE
Les dieux sont tombĂ©s sur la tĂȘte et, je vais vous Ă©tonner, Shrek. Il mâest arrivĂ© la mĂȘme histoire avec ces deux films. Je suis entrĂ© dans la salle et jâĂ©tais tout de suite mort de rire. Trop esquintĂ© pour finir le film, il a fallu que je revienne !
LE MEILLEUR DE MON PAYS
Les gens simples quâils soient fauchĂ©s ou friquĂ©s. Jâaime communiquer avec les deux⊠Ce que jâaime aussi au Maroc, câest quâon nâest jamais sĂ»r de rien et que nous conservons notre capacitĂ© Ă ĂȘtre surpris par la vie. Quand je faisais mes Ă©tudes dâarts plastiques, un prof de perspectives me disait : « Un artiste ne doit jamais cesser de sâĂ©tonner de la vie. »
MA CRAINTE
Ce soir, vous avez vu, une femme nâarrivait plus Ă sâarrĂȘter de rire. Jâai fait une petite pause pour quâelle se calme. Car jâai eu des problĂšmes. Dans mon premier show, on a dĂ» Ă©vacuer un spectateur en le portant. CâĂ©tait un paysan qui Ă©tait en totale fusion avec mon personnage de vĂ©tĂ©ran de lâIndochine.
MA TĂTE DE TURC FAVORITE
Abderrahim Harouchi que je caricature en professeur Ghlala (escargot). Mais il prend ça trĂšs bien. Câest un homme trĂšs agrĂ©able. Je le fais soit en français, soit en arabe, aprĂšs avoir sondĂ© la salleâŠ
Propos recueillis par Eric Le Braz |