| Designer, dinandier, artiste, fin connaisseur de la matière, lorsque Yahia a posĂ© ses doigts sur le bois, le cristal, le cuivre, l’argent, il a Ă©crit une nouvelle page dans l’histoire de l’artisanat marocain, transformant notre regard.  Le design de Yahia est facilement reconnaissable, son cuivre ciselĂ© est devenu une marque dĂ©posĂ©e. Yahia est Ă©galement le crĂ©ateur du superbe trophĂ©e en forme de livre donnant corps au prix littĂ©raire de la Mamounia. Pourtant, tout le prĂ©destinait Ă  devenir Ă©crivain…  Mais la vie en a dĂ©cidĂ© autrement.        Mon mentor  C’est difficile de parler d’un seul artiste. Si je dois en choisir un, ce serait Mehdi Qotbi. J’adore son travail qui, d’ailleurs, parle Ă  beaucoup de gens. Nous avons créé ensemble des Ĺ“uvres Ă  quatre mains. Vingt-cinq pièces que nous allons exposer Ă  l’Institut du monde arabe Ă  Paris.   Mes matières prĂ©fĂ©rĂ©es  J’aime toutes les matières. J’ai commencĂ© avec le mĂ©tal, le bois, la nacre et j’ai aussi pas mal travaillĂ© le cristal. En ce moment, j’explore le bois. Je m’exprime Ă  travers lui et je l’associe Ă  la nacre.   Le trophĂ©e de la Mamounia J’avais envie de faire quelque choses en rapport avec l’écriture. La Mamounia m’avait approchĂ© pour rĂ©aliser ce trophĂ©e. Je souhaitais une dĂ©marche en relation visuelle et intellectuelle avec le livre, le mot. J’ai dĂ©cidĂ© de reprĂ©senter un livre tout simplement.   Mes lectures  J’aime beaucoup lire. J’affectionne de moins en moins la fiction. J’apprĂ©cie davantage les essais, l’histoire, la politique. J’ai Ă©tudiĂ© la littĂ©rature anglaise et, de ce fait, j’ai lu tous les classiques. Mais depuis quelque temps, je m’inscris davantage dans le factuel. Je choisis des lectures sur des sujets analytiques, sur des Ă©vĂ©nements contemporains. L’actualitĂ© d’une façon gĂ©nĂ©rale.   Mes centres d’intĂ©rĂŞt  Les faits marquants de l’actualitĂ© m’interpellent. Globalement, ce sont les crises Ă©conomiques, notre relation aux banques... Toutes ces questions financières.   Ma nouveautĂ© Il y a cette nouvelle boutique Ă  la Mamounia oĂą je mets des pièces beaucoup plus accessibles. On peut en faire des cadeaux. Ce sont surtout les petites pièces qui peuvent provoquer un coup de cĹ“ur.   Si je n’étais pas artiste  J’aurais Ă©tĂ© Ă©crivain. Je n’ai jamais pensĂ© devenir artiste.   Mon parcours Ma professeure de dessin m’a toujours dit : « Il ne faut jamais croire que tu feras carrière dans l’art. » (Rires) Chose Ă  laquelle je ne pensais d’ailleurs pas Ă  l’époque. Moi, je voulais ĂŞtre Ă©crivain. Mon professeur de littĂ©rature me disait, en revanche, qu’il attendait de lire mes romans. Pour lui, c’était Ă©vident. S’il apprenait que je ne suis pas devenu Ă©crivain, il en pleurerait et si ma professeure d’art apprenait que je suis devenu artiste, je ne sais pas ce qu’elle en dirait…   Mon livre Dès que j’aurai un moment, je vais me remettre Ă  l’écriture et retourner Ă  la littĂ©rature.   Propos recueillis par  Amira-GĂ©hanne Khalfallah |