C’est durant la chaleur moite du Ramadan que nous avons retrouvé Samia Akariou dans l’adaptation télévisuelle de la pièce de théâtre à succès «Bnat Lalla Mnana». Un feuilleton qui est venu apporter un souffle de fraîcheur à une programmation médiocre. La prestation pétillante et authentique de la comédienne vient reconfirmer le talent de celle qui n’a pourtant plus grand-chose à prouver. Révélée dans «Lalla Houbi» de Abderrahmane Tazi en 1997, voici quinze ans déjà qu’elle a gagné le cœur du public. Depuis, l’actrice enchaîne les projets au cinéma et à la télévision. Eprise de théâtre, elle montera souvent sur les planches. Ce sera même elle qui mettra en scène «Bnat Lalla Mnana» pour la première fois en 2005. Sympathique et entière, elle se démarquera par un agréable accent chamali et un sourire omniprésent. Rencontre avec l’une des actrices préférées des Marocains et, disons-le, l’une des plus belles.
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Ma ville de cœur
Chefchaouen, j’y ai vu le jour, y ai appris à chanter et à aimer le théâtre. J’admire sa simplicité, ainsi que celle de ses habitants.
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Le rĂ´le de ma vie
« Kid Nssa », je joue là mon premier grand rôle, celui qui m’a réellement révélée au grand public. J’avais plus d’espace pour enfin faire mes preuves, et le faire à ma façon, sans pour autant être la remplaçante de qui que ce soit comme je l’ai été dans « Lalla Houbi ».
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Mon mentor
Jamal Eddine Dkhissi sans la moindre hésitation, mon ancien professeur à l’ISADAC. C’est lui qui m’a appris à jouer, tout en m’encourageant toujours. Je lui dois énormément.
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Celui qui m’inspire
Mon mari Hicham Tayek. Il me pousse toujours à me surpasser. J’évite de faire des choix qui le déçoivent. Tout ce que j’entreprends, je le fais en recherchant à chaque fois sa satisfaction.
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Mon coup de gueule
Le silence effroyable qui entoure la tragédie syrienne. Je suis moi-même mère et je ne supporte pas de voir autant d’enfants assassinés chaque jour. Je ne sais pas si la communauté internationale est inconsciente ou insensible… Elle est bien intervenue en Libye ? Mais je suppose que les intérêts, puisqu’il ne s’agit que de cela malheureusement, ne sont pas les mêmes.
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Ce que je déteste chez l’homme
L’arriération et l’intolérance. Tellement de gens se prennent pour des justiciers de Dieu et s’érigent en donneurs de leçons, croyant avoir décroché un ticket gold pour le paradis. Ils jugent l’autre sans jamais se mettre à sa place ou chercher à le comprendre. De quel droit ?
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Ce que je déteste dans ce métier
Les parasites. Ils n’ont ni formation ni diplômes, ne témoignent pas le moindre intérêt pour le domaine, et s’autoproclament acteurs, maquilleurs, costumiers, scénaristes, réalisateurs... Les responsables devraient sérieusement se pencher sur la question de la formation avant d’ouvrir la porte à n’importe qui.
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Mon défaut
J’en ai sincèrement un paquet (rires), mais ce qui me vient à l’esprit, là tout de suite, c’est mon impulsivité. Le fond est bon, tout le monde en témoigne, mais j’avoue avoir du mal à garder mon calme quand je m’énerve.
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Ma qualité
Ma grande ouverture d’esprit.
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Mon proverbe marocain préféré
«Bab essbar ma3lih z7am» (Il n’y a point de queue à la porte de la patience). Tout le monde n’a pas le luxe de savoir garder espoir et être patient. A méditer.
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Propos recueillis par Ranya Sossey Alaoui |