Entre deux interventions lors d’un débat sur le sida, on a réussi à « kidnapper », le temps d’une interview, l’ancienne coqueluche du football marocain, Aziz Bouderbala. Très coopératif, il nous a accompagnés jusqu’à une espèce de salon kitsch, dans un vieil hôtel casaoui. L’as du drible, membre de la dream team du foot marocain dans les années 80, nous a livré ses coups de cœur et ses coups de gueule. Mais son côté timide et réservé s’est manifesté quand Brahim, notre photographe, a voulu lui tirer le portrait. Visiblement gêné, l’attaquant a lancé, comme pour échapper à l’objectif : « Je peux vous en envoyer une, j’en ai plein ! » Ça se voit et ça se sent, Aziz n’est pas un fan de la lumière…
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Ma vie post-foot
La vie ne s’arrête pas après le foot, aujourd’hui j’agis principalement dans le domaine associatif. Je suis aussi membre exécutif et conseiller du président de la fondation Mohammed VI pour les anciens sportifs, qui a été créée très récemment. Je suis vice-président de l’association Sport et amitié qui réunit pas mal d’anciennes gloires du sport (surtout du football). Et enfin, je suis aussi membre de l’association Stars citoyennes.
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Ma plus grande fierté
C’est sans aucun doute ma carrière de footballeur. J’ai dû quitter l’école à l’âge de 15- 16 ans pour me consacrer exclusivement au football. J’ai travaillé très dur pour être au plus haut niveau.
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Mes enfants
J’en ai trois et ils comptent énormément à mes yeux. J’aimerais bien sûr qu’ils réussissent mais pas forcément dans le milieu du foot. Deux s’y sont déjà essayés, mais quand on est rentrés au Maroc, ils n’ont pas pu continuer. C’est très difficile de concilier foot et école...
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Mes défauts
Houla ! Je ne saurais vous dire… Peut-être ma gentillesse et ma disponibilité qui me jouent de mauvais tours. A l’étranger, ça passe, mais ici au Maroc, j’ai l’impression qu’être gentil et serviable, ça ne marche pas...
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Mes qualités
Pareil, c’est ma gentillesse, ma disponibilité mais aussi mon humilité… Je me dépense pour aider les autres, sans compter, sans réfléchir et sans attendre la moindre contrepartie. Avec le gardien de l’immeuble, les femmes de ménage ou le ministre, je reste le même. D’ailleurs je ne vois pas pourquoi j’agirais différemment. C’est ce qui nourrit ma popularité au Maroc et ailleurs.
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Mon rĂŞve
Je suis par nature rêveur et ambitieux. Je rêve tout le temps de me surpasser et de briller là où l’on ne m’attend pas. J’aime bien relever les défis. Pour ce faire, il faut beaucoup de courage, de l’énergie et surtout un esprit sain.
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Mon film préféré
J’aime les films classiques. Le premier qui me vient à l’esprit est Autant en emporte le vent de Victor Fleming. C’est un chef-d’œuvre que j’ai vu et revu plusieurs fois et je ne m’en lasse pas. Je regarde aussi beaucoup de westerns comme Le bon, la brute et le truand.
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Ce que j’écoute tout le temps
De la musique arabe, devinez quoi ? Classique. L’immense Oum Kalthoum, Abdel Halim, Farid El Atrash, Mohamed Abdelouhab, Abdelmoutalib… Dès mon plus jeune âge, j’écoutais ces classiques ; ce n’est pas maintenant que je vais arrêter !
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Mon livre de chevet
En ce moment, je suis en train de relire avec mes enfants un livre que j’avais lu il y a quinze ans. C’est La Bible, le Coran et la Science de Maurice Bucaille, qui présente une analyse comparative très pertinente de l’Ancien Testament, du Nouveau Testament et du Coran. Je le conseille vivement…
Propos recueillis par Kaouthar Oudrhiri |