Pour garder sa jeunesse, il faut garder sa folie », aime à répéter Karim Mosta. Fou, voilà l’adjectif qui définit le mieux ce natif de Derb Tazi à Casablanca. Passionné de sport, cela fait un quart de siècle que Karim – qui vit depuis quarante ans en France – parcourt le monde. Il a ainsi participé à des courses d’ultra-marathon sur les hauteurs de l’Himalaya, du lac Titicaca, et couru dans presque tous les déserts du monde : du désert de Libye au Sahara en passant par le désert de Gobi, le désert du Colorado, la Vallée de la mort…
Il a traversé, entre autres, le Mexique en plusieurs étapes, parcouru Chicago-Los Angeles (4 500 km en traversant 11 Etats) et l’île de la Réunion dans le cadre de la mythique « Diagonale des fous ».
En attendant de participer à son 152e raid en novembre prochain au Cambodge, Karim compte déjà 200 000 km dans les jambes, soit l’équivalent de cinq fois le tour du globe! Rencontre avec un sportif extraterrestre.
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Ma passion
Pour moi le sport, c’est comme manger et dormir ; ce n’est pas un luxe mais une nécessité ! J’ai commencé par la natation, puis la boxe à seize ans. Après la mort de mon père, qui fut un bourlingueur-né, je me suis lancé dans l’ultra-marathon pour « conquérir » le monde.
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Ce qui m’a marqué
Cela fait un quart de siècle que je cours le monde, toutes les rencontres que j’ai eu la chance de faire m’ont forcément marqué, différemment certes. Je définis ma vie comme une toile d’araignée, elle est faite de rencontres et d’échanges qui ont forgé ma personnalité.
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Mes meilleurs souvenirs
Ma première rencontre avec les frères Ahansal, Lahcen l’aîné et Mohamad le cadet, que j’ai vu évoluer jusqu’à leur razzia sur le Marathon des sables.
Aussi, quand j’ai réussi il y a quelques années à ramener de France un camion chargé de fauteuils roulants destinés à l’AMH (Association marocaine des handicapés).
Au Brésil, où j’ai sympathisé avec les Indiens de la forêt amazonienne qui ignoraient l’existence du Maroc (rires).
Ma participation également à l’ultra-marathon des Comrades, en Afrique du Sud, en compagnie d’un Blanc, un Français malvoyant. ça me rappelle de beaux souvenirs parce que c’était juste après la chute de l’Apartheid.
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Mon Maroc
Marocain un jour, Marocain pour toujours. Le Maroc, c’est la mère nourricière ; la France, la mère adoptive. Quand je suis ici, je me sens chez moi. Quand je suis en France, c’est pareil.
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Mon soutien
Ma femme. Elle représente la gentillesse. J’ai toujours su compter sur son support, sa confiance et surtout sur sa patience.
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Mon sportif préféré
Federer pour sa gentillesse et son humilité, jamais un mot d’écart. C’est sur ces valeurs qu’il a construit ses victoires, sa légende et sa longévité au haut niveau.
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Ma musique préférée
En plein effort physique, je préfère écouter de la musique classique, du Beethoven par exemple. Au repos, j’aime bien écouter de la soul, du Marvin Gaye ou du James Brown.
J’écoute également de la musique châabi.
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Mon vœu
Organiser un jour une course au Maroc. Je souhaite également voir pulluler au Maroc des parcours sportifs dignes de ce nom pour permettre aux jeunes et aux moins jeunes de s’adonner au sport. C’est important.
Propos recueillis par Bassirou Bâ |