Derrière ses allures d’homme sérieux, il est certainement le ministre le plus espiègle du gouvernement de Abdelilah Benkirane. Pour preuve, il a chanté en live lors de son passage sur Hit Radio chez Momo. Membre du Parti du progrès et du socialisme ( PPS), Mohamed Amine Sbihi est un Slaoui pur jus qui ne se refuse aucun fou rire. Il aime la culture non pas parce qu’elle est « propre » mais en raison de son goût prononcé pour un certain esthétisme. Rencontré à Casablanca, il nous livre quelques postulats de base. Leçon de goût et de culture by notre Monsieur Culture.
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Le patrimoine
C’est ce qui contribue à asseoir un attachement à l’identité nationale. Redonner une seconde vie à nos sites historiques en tant que galeries d’art, centres culturels… est nécessaire pour réaliser le travail de mémoire et intégrer notre patrimoine à la vie de tous les jours, le rendre rentable.
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Culture propre ou malpropre ?
Je ne connais que les Beaux-Arts. La culture est, par essence, belle. C’est pour ça qu’un de ses aspects essentiels est les Beaux-Arts. Et ça s’appelle ainsi car l’art est l’épanouissement des sens.
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Ma définition de la culture
C’est le ciment d’une société. Sans culture, on se retrouve face à une société disloquée. C’est pourquoi, à mon sens, les fondements de notre culture plurielle devraient être enseignés aux élèves dès la première année du primaire.
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Nos chaînes télévisées
Aujourd’hui, l’idée que des émissions culturelles grand public puissent trouver place à des heures de grande audience est en train de se frayer un chemin. Je parle de programmes qui feraient débattre des intellectuels autour d’un thème de société avec, pour assise, des livres édités au Maroc ou à l’étranger. Ou bien des émissions artistiques de qualité. Nous sommes une société en transition. Nous avons besoin d’une culture qui soit porteuse de valeurs de citoyenneté, de valeurs de notre patrimoine, mais également de valeurs universelles. 2M et Al Aoula commencent à aller dans ce sens. De plus, les questions de production mises à part, j’aurai bientôt une réponse plus concrète quant au lancement d’une chaîne télé dédiée entièrement à la culture.
Les auteurs qui m’ont marqué
Gabriel Garcia Marquez, Naguib Mahfouz, Taha Hussein et l’auteur turc Yashar Kamal. Ils sont d’une sensibilité incroyable. Lorsque vous avez lu des écrivains comme ceux-là , ce sont des fresques de leur société qu’ils vous transmettent avec tous les sentiments et ressentiments qui vont avec. D’ailleurs, c’est cela qui m’a poussé à intégrer la vie politique, et ce n’est pas pour rien que j’ai choisi d’adhérer à un parti démocratique et progressiste.
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Une ville à part Salé
J’adore Marrakech.
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Un film culte
J’aimerais citer un film marocain : Fiha lmelha ou soukkar ou ma bghatch tmout de Hakim Noury. Le numéro un de cette trilogie est une comédie qui détone.
Mon CD de prédilection, un vieux double CD qui n’est pratiquement plus sur le marché : The Secret Life of Plants de Stevie Wonder. On y retrouve les prémices de tout ce que l’artiste a produit par la suite.
Propos recueillis par Asmaâ Chaidi Bahraoui |