Pendant deux décennies, le Marathon des sables est resté la « propriété privée » des frères Ahansal au point que leur nom avait fini par se confondre avec cette course mythique. L’aîné, Lahcen, avait remporté l’épreuve à dix reprises avant de raccrocher et de passer le témoin à son frère cadet, Mohamad. Celui-ci, après quatre sacres, a perdu son titre lors de l’édition 2011 au profit de son jeune poulain, Rachid El Morabity. Ce dernier l’a cédé à son tour cette année, suite à une blessure, en faveur du Jordanien Salameh El Aqra. Classé deuxième en 2011 et en 2012 –sur près de 900 concurrents–, le lion de Zagora ne désespère pas pour autant : il a bien l’intention de récupérer un jour son sceptre. Rencontre avec un homme au sourire affable et plutôt timide ; une timidité naturelle qui cache un tempérament de redoutable baroudeur !
Â
Ma passion
L’athlétisme, la nature, le désert, la montagne. En courant dans le désert, à travers les montagnes, les dunes de sable, les ergs entre autres, j’éprouve une telle liberté, une telle joie de vivre que j’en arrive à oublier mes soucis… Le sport représente ainsi un exutoire, un dérivatif à l’ennui, en plus d’être un moyen de réussite sociale.
Mon mentor
Ma mère. Elle représente tout pour moi. Quand nous avons perdu notre père, elle s’est retrouvée seule pour s’occuper de nous. Elle a rempli admirablement et avec abnégation son rôle de mère, et en même temps de père de famille qui lui était par conséquent dévolu. C’est une véritable mère-courage qui a fait de nous ce que nous sommes devenus aujourd’hui.
Mon autre modèle se nomme Saïd Aouita (l’un des plus grands athlètes de tous les temps). Quand je le voyais courir, je rêvais de devenir comme lui ; il m’a beaucoup inspiré.
Â
Mon film
Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran. Ce film (adapté du roman de l’écrivain franco-belge Eric-Emmanuel Schmitt, paru en 2001 chez Albin Michel) m’a beaucoup plu parce qu’à travers son récit, on (re) découvre ce qu’est vraiment l’islam : une religion d’amour et d’ouverture. J’ai été également frappé par la simplicité avec laquelle l’auteur est parvenu à véhiculer ce message… C’est une leçon d’amour, de tolérance et de sagesse.
Â
Le Marathon des sables
C’est l’histoire d’un amour toujours aussi ardent entre cette course et les frères Ahansal. Seuls Dieu, les blessures ou encore le poids de l’âge peuvent m’empêcher d’y participer. Car le Marathon des sables, pour moi, c’est un peu comme un pèlerinage annuel.
Â
Â
Â
Mes projets
Après avoir créé avec mon frère une agence touristique chargée d’organiser des trekkings et des randonnées dans le désert, je rêve d’organiser un jour un trail international dans l’Atlas. C’est un projet qui me tient à cœur.
Â
Ce que je déteste chez l’homme
L’avarice est un vice que je ne supporte pas. Le sport m’a appris ce qu’est la générosité: le dépassement de soi, donner tout ce que l’on a… |