Son pĂšre Ă©tait photographe, il est devenu peintre. LĂ oĂč le premier travaillait Ă ïŹ ger le temps, le second a prĂ©fĂ©rĂ© sâinscrire dans la continuitĂ© et le mouvement. AndrĂ© El Baz peint lâavant et lâaprĂšs, le maintenant et le tout Ă lâheure. Avec lui, lâart est une quĂȘte sans rĂ©pit, oĂč il ne faut nĂ©gliger aucune piste et aucun instant, car tout a son importance lorsquâil sâagit de narrer la beautĂ© ou les atrocitĂ©s de la vie.
MON ARTISTE Picasso. Câest un monstre. Il avait coutume de dire « je ne cherche pas, je trouve » contrairement Ă moi qui nâarrĂȘte pas de chercher !
MON TABLEAU La lettre de Vermeer. Câest une toile extraordinairement bien peinte, qui vĂ©hicule beaucoup de choses. Vermeer a pu y raconter la Hollande de lâĂ©poque sans donner le moindre indice permettant de situer lâĆuvre gĂ©ographiquement. MagniïŹqueâŠ
MON SUPPORT PRĂFĂRĂ Ăa dĂ©pend de lâĂąge (rires) et de lâĂ©poque. Actuellement, je travaille beaucoup sur les urnes (bocaux en verre) Ă lâintĂ©rieur desquelles je place des fragments de mes Ćuvres. Le rĂ©sultat obtenu est vraiment fortâŠ
MA CAPITALE ARTISTIQUE Barcelone. Pour voir et revoir le travail de Picasso. Il a fait don de 1 700 piÚces au musée de la ville, toutes plus fascinantes les unes que les autres.
MON EXPOSITION Auparavant, je nâaimais pas Chagall. Je le trouvais trop « facile », mais un jour, jâai eu la chance de voir une trĂšs belle rĂ©trospective de lui au MusĂ©e dâart moderne de Paris et cela mâa fait changer dâavis. Cette exposition mâa permis de comprendre ce quâil voulait exprimer Ă travers ses toiles. Et croyez-moi il « dit » beaucoup de choses.
MON PLUS BEAU SOUVENIR Vous avoir rencontrée !
MON IDOLE Je nâen ai jamais eu. Je suis pour la destruction des idoles, câest parce quâil y a des idoles que le monde va mal.
MA PĂRIODE ARTISTIQUE Chaque mouvement artistique a eu son importance au moment oĂč il est apparu, mais celui que jâaime vraiment câest le cubisme. Ăa me touche, ça me ravit et ça me nourrit. Quand je regarde ce genre de tableaux, je suis automatiquement pris dans le tourbillon de lâextraordinaire.
MON LIVRE Le marchand de chevaux de Von Kleist. Ă une Ă©poque, jâai mĂȘme voulu en faire un ïŹ lm. Sinon, il y a Ă©galement Madame Bovary, sur qui je suis en train de prĂ©parer toute une sĂ©rie de tableaux.
MES PLUS GRANDS BONHEURS Mon premier grand bonheur, câest le jour oĂč jâai croisĂ© du regard une Ă©tudiante Ă El Jadida. Jâai tout de suite compris quâelle Ă©tait la femme de ma vie. Mes autres plus grands bonheurs, câest la naissance des deux enfants quâelle mâa donnĂ©s.
Propos recueillis par Sabel Da Costa |