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Khalid Cheddadi La CIMR parie sur la e-retraite
actuel n°37, samedi 6 mars 2010
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La CIMR sera ïŹn prĂȘte pour le lancement du nouveau systĂšme de retraite, positionnĂ©e en acteur majeur du futur rĂ©gime complĂ©mentaire obligatoire du privĂ©. Entretien avec son PDG, Khalid Cheddadi.

A son arrivĂ©e Ă  la tĂȘte de la CIMR, Khalid Cheddadi et son Ă©quipe ont enclenchĂ©, de front, plusieurs chantiers. Mais le plus stratĂ©gique demeure le dĂ©veloppement des NTI et la monĂ©tique pour rĂ©duire l’afïŹ‚ux dans les guichets de la Caisse et amĂ©liorer les dĂ©lais de rĂšglement des pensions. Bilan d’étape.

Comment se porte aujourd’hui la CIMR et combien comptez-vous d’afïŹliĂ©s ?

KHALID CHEDDADI : La pĂ©rennitĂ© du rĂ©gime de la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) vient d’ĂȘtre conïŹrmĂ©e par le cabinet Actuaria, mandatĂ© par la Commission technique pour mener l’étude sur la rĂ©forme de la retraite. Le nombre d’entreprises afïŹliĂ©es Ă  la CIMR a progressĂ© de 6,8 % pour atteindre 4 400 unitĂ©s en 2009. Dans ce contexte, les produits techniques ont augmentĂ© de 14 % Ă  plus de 4,4 milliards de dirhams. Par ailleurs, nous comptons 259 000 actifs cotisants, en hausse de 4,5 % et les pensions versĂ©es aux retraitĂ©s ont crĂ» de 3,8 % Ă  2,5 milliards de dirhams.

Comment Ă©volue votre portefeuille de placements et quelle est votre stratĂ©gie d’investissement ?

Nos rĂ©serves qui, en valeur comptable, dĂ©passent les 17,5 milliards de dirhams gĂ©nĂšrent des revenus ïŹnanciers de 1,5 milliard de dirhams, soit un rendement de 9,5 %, ce qui est exceptionnel. Ainsi, par exemple, notre portefeuille Actions a surperformĂ© l’indice MASI de 1 000 points de base. Notre politique d’investissement est encadrĂ©e par une charte et un rĂšglement dĂ©ïŹnissant les objectifs de la gestion ïŹnanciĂšre et les choix stratĂ©giques. Nous avons identiïŹĂ© 6 classes d’actifs, Ă  savoir les actions cotĂ©es, les obligations, les fonds d’investissement, l’immobilier, les infrastructures et les produits structurĂ©s. Nous avons ensuite dĂ©terminĂ© l’allocation optimale de ce portefeuille sur ces diffĂ©rentes classes. L’allocation cible est constituĂ©e Ă  concurrence de 37,5 % en obligations, de 37,5 % en actions cotĂ©es, de 10 % en investissements d’infrastructure et de 5 % respectivement en fonds d’investissements, en placements immobiliers et en produits structurĂ©s. Quant Ă  notre philosophie de gestion, elle s’appuie sur deux principes. La stratĂ©gie de placement est arrĂȘtĂ©e en interne, avec l’appui d’experts externes, spĂ©cialisĂ©s dans diffĂ©rents domaines. Et la mise en Ɠuvre est dĂ©lĂ©guĂ©e Ă  des spĂ©cialistes, Ă  l’issue d’une mise en concurrence pour sĂ©lectionner les plus performants.

Depuis votre nomination, quels sont les chantiers dont vous vous ĂȘtes chargĂ© ?

À l’issue d’un diagnostic rĂ©alisĂ© en 2004, nous avons identiïŹĂ© plus de 200 actions d’amĂ©lioration dans tous les domaines. Aujourd’hui, notre stratĂ©gie est axĂ©e, entre autres, sur l’enrichissement de l’offre de services, la simpliïŹcation des processus, l’optimisation des coĂ»ts de gestion et le suivi de la qualitĂ© de service. Nous avons Ă©galement fait le choix stratĂ©gique d’exploiter toutes les potentialitĂ©s des NTI, plus particuliĂšrement d’Internet. Nous avons ainsi mis en place depuis quelques annĂ©es la tĂ©lĂ©-dĂ©claration des salaires par les entreprises adhĂ©rentes. Nous sommes Ă©galement en train de ïŹnaliser le tĂ©lĂ©paiement en faveur des entreprises et nous avons lancĂ©, en 2009, la e-liquidation. Celle-ci permet aux adhĂ©rents d’initier les demandes de pension de leurs collaborateurs sur notre portail. Dans la mesure oĂč toutes les dĂ©marches sont effectuĂ©es en ligne et dĂšs lors que les dossiers sont complets, la demande de pension est traitĂ©e dans les 48 heures. 2010 sera l’annĂ©e de lancement de la tĂ©lĂ©-adhĂ©sion et de la tĂ©lĂ©-immatriculation des afïŹliĂ©s. Pour les retraitĂ©s, nous mettons en place CIMR Dialcom, qui permet Ă  nos clients d’obtenir des informations personnalisĂ©es, Ă  travers leur compte sur notre portail ou via un serveur vocal interactif – le premier au Maroc dans le secteur de la retraite –, ou encore Ă  travers la plateforme tĂ©lĂ©phonique dĂ©diĂ©e aux allocataires.

En attendant l’usage de l’Internet, vos guichets continuent de connaĂźtre une forte afïŹ‚uence. Comment y remĂ©dier ?

Nous procĂ©dons de deux maniĂšres, Ă  la fois en amĂ©liorant les conditions d’accueil qu’il soit physique, par tĂ©lĂ©phone, courrier ou Internet, et en Ă©liminant les raisons qui poussent nos retraitĂ©s Ă  avoir recours Ă  la CIMR. Outre le service Dialcom, la e-liquidation, entrĂ©e en vigueur en 2009, Ă©vite Ă  nos futurs retraitĂ©s d’avoir Ă  se dĂ©placer Ă  la CIMR pour liquider leur pension et accĂ©lĂšre les dĂ©lais de traitement des dossiers. De mĂȘme, nous avons dĂ©veloppĂ© notre rĂ©seau qui compte cinq agences rĂ©gionales et une agence centrale. ParallĂšlement, en 2009, nous avons lancĂ© en partenariat avec la Banque Populaire, la carte Rahati, une carte de paiement bancaire qui dispense le retraitĂ© de prĂ©senter rĂ©guliĂšrement un certiïŹcat de vie pour bĂ©nĂ©ïŹcier de sa pension. Sachant que nos clients choisissent, en gĂ©nĂ©ral, de venir dans nos agences pour remettre ce document. DĂ©sormais, muni de sa carte d’identitĂ© et de la carte allocataire, le porteur de Rahati peut se prĂ©senter Ă  n’importe quel guichet de la Banque Populaire pour activer sa carte et continuer Ă  percevoir sa pension, soit sur son compte bancaire, soit via la carte s’il n’est pas bancarisĂ©. Les nouvelles liquidations sont effectuĂ©es avec la carte Rahati. Celle-ci sera dĂ©ployĂ©e progressivement en faveur de tous les afïŹliĂ©s d’ici la ïŹ n de cette annĂ©e.

OĂč en est la revalorisation du point ?

En 2003, la CIMR Ă©tait en proie Ă  une situation ïŹnanciĂšre difïŹcile. D’oĂč la dĂ©cision de rĂ©cupĂ©rer la part salariale conïŹĂ©e jusque-lĂ  aux compagnies d’assurance. Par ailleurs, les entreprises ont contribuĂ© Ă  travers une surprime de 30 % par rapport Ă  leur contribution normale. De leur cĂŽtĂ©, les actifs cotisants ont acceptĂ© une baisse de rendement du rĂ©gime. Quant aux allocataires, ils se sont soumis Ă  un gel du point de retraite, avec un taux de 0,7 % par an, entre 2003 et 2010. À partir de 2011, les pensions seront revalorisĂ©es, en fonction des rendements par la CIMR. Le taux servi qui sera arrĂȘtĂ© par le conseil d’administration, devrait ĂȘtre supĂ©rieur Ă  0,7 %.

Qu’en est-il de votre stratĂ©gie en faveur des PME/PMI ?

Depuis le 1er janvier 2009, la CIMR propose une offre spĂ©ciïŹque Ă  cette cible. À toute entreprise employant moins de 50 salariĂ©s, la Caisse permet de cotiser sur la partie du salaire supĂ©rieure Ă  6 000 dirhams, qui correspond au plafond couvert par la CNSS. L’employeur peut Ă©galement procĂ©der Ă  des rachats de points ponctuels pour complĂ©ter l’épargne et amĂ©liorer le niveau de retraite de ses salariĂ©s. Cela peut se produire au moment des primes de ïŹ n d’annĂ©e par exemple.

Quelle sera la place de la CIMR dans le nouveau paysage de la retraite ?

La commission technique devrait boucler son rapport dans les prochaines semaines et le transmettre Ă  la commission nationale. La suite dĂ©pendra du calendrier des membres de cette commission. Quoi qu’il en soit, le schĂ©ma qui semble se dessiner s’appuie sur un rĂ©gime de base uniïŹĂ© auquel s’ajoutent deux rĂ©gimes complĂ©mentaires obligatoires, l’un pour le secteur public, l’autre pour le privĂ©. Le rĂ©gime complĂ©mentaire pour le secteur privĂ© sera construit Ă  partir du portefeuille de la CIMR. Il devrait comporter 120 000 entreprises – celles inscrites Ă  la CNSS – et deux millions de salariĂ©s. GrĂące Ă  son expertise, son savoir-faire et aux investissements nĂ©cessaires Ă  la modernisation, la CIMR est aujourd’hui en mesure de prendre en charge le rĂ©gime complĂ©mentaire obligatoire pour le secteur privĂ©.

Propos recueillis par Mouna Kably

Retour programmé sur le marché international

La rĂ©glementation autorise le placement Ă  l’international d’un plafond maximum de 5 % de ses rĂ©serves. Pour la CIMR, le plafond autorisĂ© avoisine 1,3 milliard de dirhams, le total de ses rĂ©serves Ă©tant de 25 milliards de dirhams. Selon Khalid Cheddadi, le comitĂ© d’investissement, qui se rĂ©unira avant la ïŹ n du mois, dĂ©ïŹnira une stratĂ©gie de placement Ă  l’étranger, sur le court terme, compte tenu de la volatilitĂ© du marchĂ© des actions et de la dette qui menace de faillite certains États. Avant la crise ïŹnanciĂšre, la CIMR investissait dans des fonds de fonds divers. « En septembre 2008, nous avons dĂ©cidĂ© de liquider l’ensemble de nos positions Ă  l’international et de revenir au cash. » Mais 2010 sera probablement celle du retour de la CIMR sur le marchĂ© international.

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