EditoNouvelle GénérationDossierEconomiePolitiqueSociétéTendances & CulturePortraitBdVDiaporamaArchives
 
Follow actuel_maroc on Twitter
Follow actuel_maroc on Twitter
Parti de l’Istiqlal : Pour qui penchera la balance  
actuel n°149, vendredi 6 juillet 2012
| More

Le facteur surprise a dominĂ© les travaux du 16e congrès du parti  de la balance. Au point que la direction a dĂ©cidĂ© de reporter l’élection du nouveau secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. RĂ©cit et enjeux.


Depuis son premier congrès en 1934, l’Istiqlal a toujours choisi ses leaders sur la base du consensus, loin des urnes. Son dernier conclave, tenu à Rabat les 29 et 30 juin, a connu, lui, des rebondissements. Quelques semaines déjà avant l’ouverture des travaux, Abdelouahed El Fassi, fils de l’emblématique Allal El Fassi, était donné favori face au jeune Adil Douiri qui, finalement, ne se présentera pas. Hamid Chabat viendra ensuite s’inscrire sur la liste des challengers pour, dit-il, « mettre un terme à l’hégémonie des familles fassies sur le parti ». Bien qu’exclue au départ, la candidature de Chabat n’a pourtant pas préoccupé outre-mesure les observateurs qui ont cru que le puissant maire de Fès n’était qu’un lièvre dans la course. Erreur !

 

Contre un pouvoir héréditaire

Au deuxième jour des travaux, Chabat descend de l’estrade officielle et réunit autour de lui une nuée de journalistes pour « démentir les rumeurs faisant état du retrait de sa candidature ». Quelques minutes plus tard, le trublion va interrompre les travaux en faisant une apparition « triomphale » porté sur les épaules de ses troupes nombreuses. Le show a duré une quinzaine de minutes, mobilisant quelques centaines de congressistes. Après cette parade, tout le monde réalise qu’on ne badine pas avec Chabat, et que ce dernier a de sérieuses chances de devenir le premier non-Fassi à conduire l’Istiqlal. Cette démonstration complique davantage la situation de son rival Abdelouahed El Fassi. Mais l'actuel maire de Fès a-t-il une chance de succéder à Abbas El Fassi ? « A l’Istiqlal, ce ne sont pas les militants qui votent, mais les membres du conseil national », rappelle, d'un air malicieux, un membre de cette structure.

 

La clause de la discorde

Entre la direction du parti, très encline à voter Abdelouahed, et la base, acquise à Chabat, le suspense demeure entier.

Aussi, les choses ont pris une telle tournure que Mohamed El Ouafa, membre du bureau exécutif et également ministre de l’Education nationale, a-t-il claqué la porte du congrès, dépassé par les événements. Voyant la course se jouer entre les seuls Chabat et El Fassi, El Ouafa sent ses chances s’amenuiser, voire s’anéantir. « Il s’attendait à un report des élections, mais quand il a senti que le scrutin allait probablement avoir lieu, il s’est retiré en guise de protestation », nous confie un connaisseur de la maison. « Il misait sur le scénario de départ, c’est-à-dire sur Chabat comme lièvre et sur le retrait d’El Fassi à la dernière minute pour lui ouvrir la voie », ajoute la même source. Car, avant les travaux de la commission des lois et des statuts qui se sont déroulés la nuit du premier jour du congrès, l’on prévoyait ce scénario. Les istiqlaliens se sont chamaillés une nuit durant autour d’une clause très sensible définissant les conditions d’élection au poste de secrétaire général. Les partisans de Abdelouahed El Fassi ont voulu verrouiller l’accès aux candidatures en maintenant l’article 97 du statut qui stipule que « le candidat doit avoir siégé, au moins, à deux reprises successives au sein du comité exécutif ». Ce qui revient à exclure Chabat qui n’a à son actif qu’un seul passage au bureau politique. Mais le patron de l’UGTM pèsera de tout son poids pour faire pencher le résultat du vote en sa faveur.

 

 

Repli stratégique

Finalement, peu habituĂ©e Ă  l’exercice des urnes, la formation  de la balance s’est rĂ©tractĂ©e Ă  la dernière minute en reportant l’élection du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Abdelouahed Al Ansari, prĂ©sident du congrès, a justifiĂ© cette dĂ©cision par « une fatigue gĂ©nĂ©rale ». Rafiq Hejira, porte-parole du congrès, a invoquĂ© les mĂŞmes raisons, en confiant que « le parti craint Ă©galement une division intĂ©rieure si les rĂ©sultats du vote ne plaisent pas Ă  l’un des deux camps ». « Ne voyez en ce report aucun aspect nĂ©gatif. Au contraire, c’est un signe de maturitĂ© politique », explique Youssef Amrani, membre du parti et Ă©galement ministre dĂ©lĂ©guĂ© aux Affaires Ă©trangères. Contre toute attente, cette dĂ©cision n’a pas fait de mĂ©contents. « Ce report est dĂ» Ă  des raisons purement organisationnelles », nous explique, laconique, Hamid Chabat, pourtant lĂ©sĂ© par cette dĂ©cision...

 

 

Incertitudes autour du calendrier

Aux termes de la loi sur les formations politiques, le parti doit élire un secrétaire général dans un délai ne dépassant pas trois mois à compter de la date du congrès. « Ce sera sûrement avant le mois de Ramadan. Je ne crois pas qu’on ira jusqu’à septembre », explique Karim Ghellab, membre du parti et actuel président de la Chambre des représentants.

Les jours qui viennent seront donc l’occasion de mener de nouvelles tractations, et probablement de voir de nouveaux candidats. En tête, Adil Douiri qui, lors de ce congrès, s'est fait très discret.

L'ancien ministre du Tourisme dans le gouvernement Jettou va-t-il se porter candidat et créer de nouveaux rebondissements ? Wait and see !

Ali Hassan Eddehbi

« DĂ©mocratophobie Â»

 

A l’instar des prĂ©sidentielles Ă©gyptiennes, les istiqlaliens ont eu Ă  choisir entre le pire et le moins pire. Un candidat au « sang bleu », fort d’une gĂ©nĂ©alogie parfaite, et un roturier charismatique, rompu Ă  l’exercice de la politique, mais sans  grandes qualitĂ©s humaines. En effet, Hamid Chabat est Ă  l’Istiqlal ce que sont les islamistes Ă  l’Egypte. La seule option Ă  choisir pour Ă©chapper Ă  la dictature familiale. Les dirigeants de l’Istiqlal ont fait comme l’armĂ©e Ă©gyptienne et ont choisi de reconduire un candidat « de la famille », tandis que le peuple, lui, a choisi un candidat populiste, qui lui ressemble et le caresse dans le sens du poil. Seul diffĂ©rence entre l’Egypte et le parti de la balance : les Ă©lections se dĂ©roulent, ici, par suffrage indirect. C’est le conseil national du parti qui vote et non la base. Les cadres sont acquis Ă  Abdelouahed El Fassi. Et Chabat n’aurait ensuite qu'Ă  haranger les foules pour protester. Afin d'Ă©viter ce scĂ©nario, la direction a donc choisi de repousser l’échĂ©ance. Entre-temps, elle essayerait bien de dealer avec le maire de Fès pour qu’il se retire. Mais cela reviendrait Ă  tuer la dĂ©mocratie dans l’œuf… L’idĂ©al aurait Ă©tĂ© de permettre aux congressistes de choisir leur leader par suffrage direct, et d’ouvrir la porte des candidatures sur la base des programmes et non des personnes. C’est ratĂ© pour l’instant, mais on les excusera : ce n’est, après tout, que leur première leçon de dĂ©mocratie interne !

A.H.E.

| More
Archives Politique
N°173 : Cheikh Yassine : Disparition du prophète de l’apocalypse  
N°172 : USFP : Quatre candidats pour un seul projet 
N°171 : Istiqlal Chabat : s'en va-t-en guerre  
N°170 : Al Jazeera / Rabat : Fin du divorce cathodique  
actuel N°169 : Tanger : Le PAM en mode reconquĂŞte  
N°168 : Interview : Tarek SbaĂŻ  
N°167 : Congrès de l’USFP : Un parfum de transparence  
N°166 : Seconde Chambre : DĂ©gage  
N°164/165 : Mouvement populaire : Petites victoires, grandes attentes  
N°163 : RentrĂ©e parlementaire : Il est urgent de lĂ©gifĂ©rer  
N°162 : LĂ©gislatives partielles : Retour du classico PAM-PJD  
N°161 : Istiqlal La chute du Fassisme   
N°160 : Cacophonie gouvernementale : Y a-t-il un pilote dans l’avion 
N°159 : Maroc / Syrie : La guerre est dĂ©clarĂ©e  
N°158 : Interview Abdelouahed El Fassi 
N°157 : Mohamed Maradji : le photographe des trois rois 
N°155 : L’inquiĂ©tant populisme du PJD 
N°154 : La com’ de Benkirane en 5 questions 
N°153 : La mĂ©thode Chabat  
N°152 : Politique fiction : Les jours d’après  
N°151 : Deux Benkirane pour le prix d’un 
N°150 : Istiqlal : Guerre totale au sommet, acte II  
N°149 : Parti de l’Istiqlal : Pour qui penchera la balance  
N°147 : Hauts fonctionnaires : Le couperet des nominations  
N°146 : Qui veut la peau de Chabat 
N°145 : CommĂ©morations : Abdelkrim n’est pas mort  
N°144 : Marche de Casa : L’USFP tacle Benkirane  
N°143 : Patrons et politique :  l'improbable duo
N°142 : IntĂ©rieur : Les dessous d'un choix
N°141 : Communales :  Le casse-tĂŞte du calendrier
N°140 : RNI : un congrès plus aroubi qu’amĂ©ricain !
N°139 : Conseil de la ville de Casablanca : Les « pieds nickelĂ©s» Ă  la mairie
N°138 : PPS Dans l'ombre de Benkirane ? 
N°137 : Le SGG:  envers et contre tous
N°136 : Saison des congrès : Un dinosaure en chasse un autre
N°135 : Maroc-UE :  DĂ©claration d’amour
N°134 : Senoussi    L’homme qui en sait trop
N°133 : Martine au Maroc 
N°132 : USFP  Le congrès de toutes les rivalitĂ©s
N°131 : Al Adl,  bĂŞte noire de Benkirane
N°130 : Congrès du PAM  Le tracteur passe Ă  l'offensive
N°129 : SĂ©curitĂ© nationale  Les services ont le spleen
N°128 : Fouad El Omari  "Le PAM dĂ©range"
N°127 : Gouvernement  Les dossiers sensibles de l'Istiqlal
N°126 : Investiture :  Vote sous haute tension
N°125 : Programme,   plus de lettres que de chiffres
N°124 : Rabat/Ankara,   Il y a PJD et PJD
N°123 : Gouvernement.   On a le casting, on attend le film !
N° 122 : Le PSU   se positionne
N°121 : Formation du gouvernement :   Dernière ligne droite
N° 120 : Gouvernement :  Les signaux qu'on attend
N°119 : Entretien : Salaheddine Mezouar   Projet contre projet, idĂ©e contre idĂ©e
N°118 : Selwa,   de la rose Ă  la lampe
N°117 : Campagne Ă©lectorale :  A vos marques, prĂŞts...
N°116 : Programmes Ă©conomiques :  les enchères sont ouvertes
N°115 : Koutla/G8 :  les hostilitĂ©s peuvent commencer
N°114 : Interview  express
N°114 : Les pirates Ă  l’assaut   de la politique
N°114 : El Jadida  Attention candidat sulfureux
N°114 : Alliances  La gauche se rĂ©veille
N°113 : Interview  express
N°113 : Parlement : Session   La grande  évasion des dĂ©putĂ©s
N°113 : Alliance   Au G8, la nuit ne porte pas conseil
N°112 : DĂ©coupage Les ciseaux de la discorde
N°112 : Circonscriptions clĂ©s Fatiha Layadi, victime d’un putsch au PAM
N°112 : Interview express  Mohand Laenser
N°112 : Brèves Le PJD fait la danse du ventre Ă  Nador
N°112 : Faut-il abolir   la peine de mort
N°112 : Walou pour Oualalou  
N°111 : Alliances Le grand bazar 
N°110 : Justice  Peut mieux faire
N° 109 : Abdelkrim MoutiĂ®  Un exilĂ© bien encombrant
N° 109 : Printemps arabe  Demain la charia
N°108 : Mouvement du 20 fĂ©vrier Qui veut la peau de L7a9ed  
N°107 : Elections Faites vos jeux, rien ne va plus  
N°107 : Parlement Y a-t-il un avenir pour les jeunes  
N°107 : Quotas Les femmes se rebiffent  
N° 106 : Elections anticipĂ©es Le compte Ă  rebours a commencĂ©  
N° 104/105 : Champ religieux Les chiites avancent leurs pions  
N°103 : Istiqlal Cherche leader dĂ©sespĂ©rĂ©ment  
actuel 102 : Sahara Les tribus Ă  couteaux tirĂ©s  
actuel 101 : RĂ©fĂ©rendum Une campagne Ă  double dĂ©tente  
N°100 : Constitution Le dĂ©bat en cinq questions  
N°99 : Chabiba  Mini 20-FĂ©vrier Ă  l’USFP
N° 98 : Constitution Le nouveau règne  
N° 97 : Le printemps marocain sous surveillance 
N° 96 : RNI : Les Ă©lections d'abord  
N° 95 : Partis : Le PAM dans la tourmente  
N° 95 : CCG : Le oui, mais... du Maroc  
Actuel n°94 : 2012, c'est dĂ©jĂ  demain  
Actuel n°94 : RĂ©formes politiques : L'IMRI pose sa pierre  
N°93 : La monarchie, un système moderne 
Actuel n°92 : 20 FĂ©vrier : Ou en est-on ? 
Actuel n°91 : Barbouzeries Les islamistes veillent au grain  
Actuel n°90 : Le maire enfonce Abdelmoula 
Actuel n°89 : Manifester global et revendiquer local 
Actuel n°88 : Des partis plus royalistes que le roi 
Actuel n°87 : Benkirane dans la tourmente 
Actuel n°86 : Salaheddine Mezouar: « J’assumerai mes responsabilitĂ©s ! » 
Actuel n°84 : Du 20 fĂ©vrier au 20 mars... 
Actuel n°83 : Conflits d’intĂ©rĂŞts El Ferrae dĂ©croche la palme d’or
Actuel n°82 : Axe Rabat-Riyad  Destins croisĂ©s
Actuel n°81 : AĂŻcha Mokhtari  
Actuel N°72 : Le message de la Marche blanche 
Actuel n°69-70 : Comment Laâyoune a basculĂ© dans le chaos 
Actuel n°68 : Mieux partager pour vivre mieux 
Actuel n°67 : TĂ©lĂ©, Al Jazeera montre les crocs
Actuel n°66 : La guerre des zaouĂŻas 
Actuel n°65 : RentrĂ©e parlementaire : le roi recadre les dĂ©putĂ©s
Actuel n°64 : Sahara, des militants bien tendancieux
Actuel n°63 : Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, tĂ©mĂ©raire ou courageux ?
Actuel n°62 : La gauche est morte, vive les altermondialistes ! 
Actuel n°61 : Presse-Magistrature : liaisons dangereuses ? 
Actuel n°60 : Les Marocains d’Al-Qaida 
N°59 : La guerre secrète des lobbys 
N°58 : Scandales : cols blancs Ă  la barre 
N°57 : Congrès des islamistes : le MUR bĂ©tonne sa stratĂ©gie 
N°56 : Madrid-Rabat : bisbilles entre voisins 
N°55 : MĂ©dias et sociĂ©tĂ©, un dialogue national en cul-de-sac
N°54 : Les blogs s'activent politiquement 
N°53 : La prière du vendredi gagne du terrain 
N°52 : USFP Alerte rouge pour le parti de la rose
N°51 : MP : Jurassic Park Power 
N°50 : Partis Pour quelques jeunes de plus
N°49 : AMDH  Le 9e congrès officialise la mainmise d’Annahj
N°48 : El Fassi devant les dĂ©putĂ©s,  un bilan mitigĂ©
N°47 : Radi : « Les institutions Ă©lues doivent ĂŞtre irrĂ©prochables  
N°46 : La face cachĂ©e du Cheikh Yassine 
N°45 : Chabat :  retenez-moi ou je fais un malheur !
N°44 : El Himma Cible Abbas El Fassi 
N°43 : Election au perchoir:  Radi sous tension
N°42 : Affaire Belliraj  RĂ©vĂ©lations sur les chiites marocains en Belgique
N°41 : Lobbying : les think tanks au secours des partis politiques ?
N°40 : TĂ©lĂ©vision et politique:  Je t’aime, moi non plus
N°39 : Expulsions d’évangĂ©listes, L’oncle Sam indignĂ© !
N°38 : Cheikh Yassine qui va lui succĂ©der ?
N°37 : Le Makhzen reprend les choses en main
N°36 : Le PAM bouscule le champ politique
N°35 : A quoi sert le Parlement ? 
N°34 : Services secrets Le dur chemin de la bonne gouvernance
N°33 : Sahara La guerre des chefs
N°32 : RNI  Le triomphe de Mezouar
N°31 : Insultes, racisme, violence verbale Quand les politiques dĂ©rapent
 
 
actuel 2010 Réalisation - xclic
A propos Nous contacter