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Farid Mayara, le jazz sans limites  
actuel n°108, vendredi 16 septembre 2011
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A l’initiative de l’association Col’Jam* et de la Villa des Arts, Farid Mayara se produisait en concert le 9 septembre. Ce jeune Gadiri talentueux affiche dans sa musique un credo : la liberté de créer, fort de son bel héritage familial et de sa capacité à ouvrir, toujours, de nouveaux horizons…


***

Un père qui joue de l’accordéon et qui a fait partie, dès les années 70, du groupe de fusion Jouala. Une mère professeur de piano, et qui s’est longtemps produite au Maroc, avant de poursuivre sa carrière en France…

Il n’en fallait pas plus pour que Farid Mayara devienne à son tour musicien, confirmant l’adage selon lequel les chiens ne font pas des chats. Voilà d’ailleurs un bassiste et chanteur qui dispose de plus d’un tour dans son sac puisqu’il officie à la fois en groupe avec le Mayara band, et dans un registre solo comme ce fut le cas vendredi 9 septembre à la Villa des Arts, accompagné par son oncle batteur (compositeur du groupe Amarg par ailleurs), et son ami pianiste Noureddine, jazzman originaire de Tiflet.

Mais c’est lui le dénominateur commun, un trait d’union qu’incarne bien le terme « Mayara », la paix, en berbère. Farid, dont l’instrument de prédilection est le guembri, se réclame de la musique gnaouie.

Il sort avec le groupe, formé en 2006, un premier morceau qui le clame haut et fort : « Haly Gnaoui » (2009). Mais il affiche surtout son désir et son amour de la diversité musicale à travers un premier album composé à plusieurs mains l’an dernier.

« On l’a appelé Derbala, lance-t-il, pour évoquer cette idée du métissage des couleurs, des sons, des musiques, à l’image de ce que représente cette djellaba… » A l’origine de cette belle aventure, l’aide inestimable de Ali Faraoui qui enregistre leur album dans son studio.

Farid Mayara fait ainsi, à 24 ans, ses débuts dans la musique en passant par la case de l’autoproduction. « Mais l’album n’est pas encore commercialisé. Avec les problèmes de piratage, il est difficile de vendre… On l’a fait pour déjà pouvoir le passer en radio », précise-t-il.

La musique dans l’âme

Premier prix du concours génération Mawazine en 2007 et premier prix du Tremplin Boulevard des jeunes en 2008, Farid Mayara n’en démord pas et avance car ce qu’il aime dans la musique, et dans le jazz notamment, c’est justement cette liberté qu’il y trouve, nourrie des influences pêle-mêle de Salif Keita, Youssou N’Dour, Toumami Diabaté (joueur de kora), Frank Sinatra, Billy Holiday…

Ce besoin de marier les contraires est ancré en lui : « Un de mes plus beaux moments musicaux, c’était en juin dernier, au festival de jazz du Chellah, lorsque nous avons joué avec des musiciens belges, portugais, hollandais, en présence d’un public qui sait écouter… », précise-t-il.

Le groupe Mayara Band était ce soir-là au complet avec Tawfik Al Khadar aux percussions, et Ayyoub Bakir aux crotales et à la guitare.

Le 9 septembre à la Villa des Arts, ce jeune artiste doué d’une sensibilité aiguisée a entraîné le public, seul, dans une série de vocalises à la Al Jarreau. Pas de texte, une démarche purement musicale où l’on a retrouvé des standards du jazz revisités par ce quatrième instrument qu’est la voix.

Liberté de l’improvisation, du jeu des vocalises, sur une base harmonique que le musicien a prouvé savoir maîtriser avec aisance, en dépit du son parfois saturé. « Inventer et ne se donner aucune limite, voilà comment je vois le jazz », affirme le musicien.

Un laboratoire mélodique dans lequel Farid Mayara puise avec bonheur dans un enchaînement où chaque morceau prolonge un peu plus l’univers du précédent… On pourrait peut-être lui reprocher d’avoir invité les auditeurs à certaines rêveries parfois trop longues, car l’improvisation ne connaissant jamais de fin, le musicien explore toutes les variations possibles.

Et c’est là que l’auditeur devrait apprendre à se perdre en accompagnant ce voyage sans destination précise… La musique de Farid Mayara demande de fait une écoute, au sens propre du terme. Celle qui nous met en résonance avec l’aléatoire et l’indéterminé, propres à casser le moule des morceaux bien codifiés, en invitant à une liberté dont tout le monde ne peut aisément se saisir. Mais en cheminant, tant d’enthousiasme et de sensibilité devraient finir par conquérir un public averti…

Lamia Berrada-Berca

* Col’Jam : Collectif des jeunes artistes au Maroc, association créée en 2008.

Prochain concert le 23 septembre avec NOPE, rock psychédélique.

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